La “vigne enchevêtrée” des berceaux de l’humanité en Afrique

L’idée communément admise – en partie fondée sur des archives fossiles – qu’Homo sapiens a pour origine une seule région d’Afrique est aujourd’hui mise à mal. De puissants modèles numériques associés à un large corpus de données génomiques suggèrent que les humains modernes seraient issus de multiples populations à travers le continent.

“Ces populations anciennes – qui vivaient il y a plus d’un million d’années – appartiendraient toutes à des espèces d’homininés [une famille qui regroupe australopithèque, paranthrope et Homo], mais dont le patrimoine génétique différait légèrement”, détaille Nature dans un article destiné au grand public. Cette idée d’une origine multiple n’est certes pas nouvelle, mais les travaux publiés le 17 mai dans la revue scientifique en apportent les preuves les plus solides à ce jour.

Ces travaux incluent des données de séquençage de génomes plus complètes que ce qui avait été utilisé jusqu’à présent, prenant en compte des populations existantes d’Afrique de l’Est et de l’Ouest et du peuple Nama, d’Afrique australe.

En outre, des variables telles que la migration et les “mélanges” de populations ont été exploitées dans les modèles afin de prédire les flux génétiques au cours de milliers d’années. Ces prédictions ont ensuite été comparées à la variation génétique observée aujourd’hui pour déterminer quels modèles correspondaient le mieux aux données.

Des populations entrelacées

Ainsi, Eleanor Scerri, archéologue de l’évolution à l’institut Max Planck de géoanthropologie, en Allemagne, qui n’a pas participé à cette étude, résume :

“Nos racines remontent à une population globalement très diverse composée de populations locales morcelées.”

L’entrelacement de ces populations, faiblement séparées par leurs différences génétiques, fait que l’évolution humaine pourrait être décrite davantage “comme une vigne enchevêtrée que comme un ‘arbre de vie’”, écrit Nature.

L’histoire de l’évolution de notre espèce regorge encore de mystères. Les chercheurs souhaitent en particulier utiliser davantage d’ADN humain provenant d’autres régions d’Afrique pour voir si les modélisations s’en trouvent modifiées.

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