"Vigilance", "alerte renforcée", "crise": quels sont les niveaux de sécheresse et les restrictions qu'ils entraînent?

Les Pyrénées-Orientales en "crise", le Gard en "alerte renforcée", le Var en "alerte". Une partie du territoire français, des Hauts-de-France jusqu'à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en passant par la Nouvelle-Aquitaine, connaît en ce début de mois de mai une situation de sécheresse, accompagnée de restrictions.

Il existe quatre niveaux de gravité de la sécheresse en France: la vigilance, l'alerte, l'alerte renforcée et la crise. Et plus l'épisode est sévère, plus il entraîne des interdictions. BFMTV.com fait le point sur ces différents niveaux d'alerte sécheresse et ce que chacun implique.

• La vigilance, pas de restriction mais une sensibilisation

La vigilance est le tout premier niveau de sécheresse, et le moins grave. Il n'implique pas encore de restrictions pour les usagers mais seulement une "sensibilisation" des différents acteurs du territoire.

"Le niveau vigilance sert à informer et à inciter les particuliers et les professionnels: pas de restriction en vigueur mais une sensibilisation des particuliers, des entreprises, des collectivités et des agriculteurs sur les économies d’eau", précise le ministère de la Transition écologique sur son site.

• L'alerte, des premières restrictions pour réduire les prélèvements d'eau

Ce deuxième niveau de gravité de l'épisode de sécheresse donne lieu à des premières restrictions d'eau.

"Les niveaux d’alerte et d’alerte renforcée exigent de réduire tous les prélèvements et interdisent les activités impactant les milieux aquatiques. Jusqu’à 50 % d’économie d’eau peuvent être exigés" explique le ministère.

Ces restrictions sont déterminées par le préfet via un arrêté préfectoral "pour une durée limitée, sur un périmètre déterminé". Ces mesures doivent "assurer l’exercice des usages prioritaires, plus particulièrement la santé, la sécurité civile, l’approvisionnement en eau potable et la préservation des écosystèmes aquatiques", le tout en "respectant l’égalité entre usagers des différents départements et la nécessaire solidarité amont-aval des bassins-versants".

À ce niveau, ces restrictions comprennent par exemple l'interdiction d'arroser les pelouses et jardins potagers entre 11h et 18h, de remplir les piscines privées, de laver sa voiture pour les particuliers, de nettoyer sa toiture ou façade soi-même ou encore l'irrigation par aspersion des cultures entre 11h et 18h.

• L'alerte renforcée, pour des restrictions renforcées

Avec l'alerte renforcée, les restrictions passent à un niveau supérieur. Le préfet peut décider, en plus des règles précédentes, d'interdire totalement l'arrosage des pelouses, des massifs fleuris et des espaces verts, et de réduire l'arrosage des jardins potagers entre 20h et 9h.

La vidange des piscines ouvertes au public peut être soumise à une autorisation auprès de l'Agence régionale de santé et l'interdiction d'irrigation par aspersion des cultures étendue entre 9 et 20h.

• La crise, pour préserver les usages prioritaires de l'eau

Le dernier niveau d'alerte, le plus élevé, est celui de la "crise". Il déclenche des "interdictions pour préserver les usages prioritaires: santé, sécurité civile, eau potable, salubrité", précise le ministère.

Cela implique notamment l'autorisation de l'ARS pour le remplissage des piscines ouvertes au public, l'interdiction pour les particuliers et les professionnels du lavage de leur voiture, mais aussi du nettoyage de façades et toitures "sauf impératif sanitaire ou sécuritaire", et l'interdiction de l'irrigation des cultures par système d'irrigation localisée.

Article original publié sur BFMTV.com