"Je viens à l'école pour 2h" : des parents d'élèves portent plainte face à l'absence de professeurs

Dans une cité scolaire internationale du Pays de Gex dans l'Ain, 16 professeurs des 250 professeurs nécessaires pour assurer tous les cours manquent à l'appel, trois semaines après la rentrée. Les parents d'élèves portent plainte.

Trois semaines après la rentrée, les emplois du temps à trou sont légion dans de nombreux établissements scolaires. Dans la cité scolaire internationale de Ferney-Voltaire, dans l'Ain, il manque 16 professeurs sur les 250 nécessaires pour assurer tous les enseignements prévus.

Le 24 juillet, Emmanuel Macron assurait pourtant qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe à la rentrée". À Ferney-Voltaire les élèves ont déjà manqué plusieurs heures de cours depuis le début de l'année.

"À la rentrée, il me manquait environ six professeurs, ce qui fait que j'avais environ la moitié de mes cours et là, à l'heure actuelle, en fait je viens à l'école pour deux heures de cours, ce qui est très peu", témoigne une élève de première.

"On a la prof de SVT qui n'est toujours pas venue, on sait pas pourquoi", rapporte une autre lycéenne.

Conjonction des difficultés nationales et locales

La SNES-FSU alerte régulièrement sur les difficultés de recrutement dans cette partie de la France. Selon le syndicat, cette pénurie de professeurs s'explique notamment par le coût de la vie, particulièrement élevé dans cette région frontalière de la Suisse.

"Il y a deux facteurs, je pense qu'il y a effectivement la crise structurelle que connaît l'Éducation nationale, qui est le recrutement des enseignants sur l'ensemble du territoire national, et aussi en pays de Gex [partie nord-est de l'Ain, NDLR] le problème de la vie chère qui fait qu'on a du mal à faire venir des enseignants sur ce territoire et ça depuis de très nombreuses années", développe Adrien Peiron, délégué SNES-FSU.

Des parents d'élèves portent plainte

Certains parents d'élèves ont d'ailleurs tenté de faire remonter le problème en portant plainte contre l'État, avec le collectif "On veut des profs", en raison de cours déjà non assurés en 2022-2023.

"J'espère juste que ça fera bouger les choses et que le rectorat et le gouvernement prendront un petit peu conscience du problème et que nos enfants auront quand même enfin des professeurs devant eux à chaque rentrée et tout au long de l'année scolaire", partage Florence Thomas, représentante FCPE de la cité scolaire.

Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique, est attendu dans le département jeudi. Les syndicats comptent l'interpeller à ce sujet.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Comment les professeurs contractuels sont devenus indispensables à l'Éducation nationale