La vie sans Marion Maréchal-Le Pen

Cueilli à froid par la mise en retrait de la jeune députée, le FN du Vaucluse se réorganise dans l’urgence. Et ne désespère pas de gagner.

Dans l’entrée, il reste quelques piles d’affiches présidentielles de Marine Le Pen. A part ça, la permanence frontiste de Carpentras est vide. Ou presque. Hervé de Lépinau a fait une halte express avant de reprendre la route : le nouveau candidat de la 3e circonscription du Vaucluse est attendu par une radio locale. Initialement investi dans la circonscription voisine, l’avocat a dû démarrer sa campagne au pas de course et changer tous ses tracts. «Et puis il a fallu gérer médiatiquement le départ de Marion, confesse-t-il. Ça m’a bouffé une semaine…»

C’était le 8 mai. Une bombe s’abat sur les troupes du Front national : Marion Maréchal-Le Pen ne se représentera pas aux législatives. Un break pour «raisons personnelles» qui a aussitôt suscité des commentaires désespérés sur les réseaux sociaux frontistes : «Tu nous manques déjà» ; «reviens vite»… Les déclarations fleurissent, assorties du hashtag «#MerciMarion». Des messages similaires, Rémy Rayé, son attaché parlementaire, assure en avoir reçu «des centaines». «Il y a souvent un sentiment de tristesse, relève-t-il, parfois de la déception, voire de la colère. Elle était une arme de séduction massive… A ceux qui viennent derrière de surmonter ce départ.» Hervé de Lépinau s’y essaye, reprenant la ligne dure de la disparue : «La souveraineté sans l’identité, c’est un peu l’idiot utile du système», a-t-il déclaré mercredi à l’hebdo d’extrême droite Minute, se cachant à peine de viser le vice-président Florian Philippot.

«Moments de solitude». Si partout en France, les frontistes pleurent leur égérie, pour les militants vauclusiens, la peine est double. Boostée par sa notoriété et un terrain propice, la sortante était promise à un carton électoral, d’autant que ses adversaires, à gauche comme à droite, ne se pressaient pas pour l’affronter. Mieux : Marine Le Pen, perdante sur (...)

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