La vie de chercheur à l’étranger n’est pas un long fleuve tranquille

Le Times Higher Education constate que “la pression exercée sur les universitaires pour qu’ils soient mobiles à l’échelle internationale est plus forte que jamais, mais l’enthousiasme suscité par la nouveauté est souvent contrebalancé par des tensions sur la vie personnelle”. Le site britannique spécialisé dans l’enseignement supérieur a donc rencontré plusieurs universitaires qui se sont expatriés pour leur travail et leur a demandé comment ils avaient vécu cette expérience.

La Britannique Claire Donovan est enseignante-chercheuse à l’université de Greenwich et a passé plusieurs années en Australie, tout comme sa concitoyenne Jenny Pickerill, professeure de géographie environnementale à l’université de Sheffield. La première a été surprise par “l’ampleur du choc culturel et la solitude” des premiers mois. Elle a progressivement pris conscience de la richesse que lui a apportée cette expérience, tant pour décentrer son regard européano-centré que pour développer son réseau professionnel international. Jenny Pickerill a vécu le même choc initial, mais a adoré son séjour en Australie, si bien que le retour au Royaume-Uni a été difficile, malgré de meilleures opportunités professionnelles. Aujourd’hui, elle se dit inquiète de la pression qui pèse sur les universitaires pour “déraciner leur vie à plusieurs reprises et déménager à travers le monde”, ce qui engendre souvent de gros problèmes sur le plan personnel.

L’expatriation : un privilège ou un sacrifice

Pour certains, comme la biochimiste Lynn Kamerlin, qui a été élevé et a travaillé dans plusieurs pays, la mobilité est presque un mode de vie. Aujourd’hui enseignante au Georgia Institute of Technology, aux États-Unis, elle constate que “chaque pays dans lequel [elle a] travaillé [lui] a appris de nouvelles choses, a élargi [s]es horizons, [l]’a exposée à de nouvelles cultures et fait [d’elle] une meilleure scientifique”. Pour autant, “pouvoir déménager aussi fréquemment est un privilège, tant sur le plan financier que personnel”, et peut être impossible ou très compliqué pour des personnes avec de jeunes enfants, par exemple.

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