Union pour les couples du même sexe: l’Italie divisée

Le sujet est encore brûlant au sein de la société italienne. Quel statut donner aux couples homosexuels ? Une proposition de loi visant à créer une union civile pour les couples de même sexe est actuellement en discussion au Sénat italien. Alors que l’Italie est le dernier grand pays d’Europe à ne pas avoir de législation en la matière, la classe politique se déchire. Entre une gauche progressiste et des mouvements politiques fortement marqués par le catholicisme. Le pape François lui-même a pris position. Il a rappelé que l’Eglise condamne toute forme d’union autre que le mariage catholique. “La bataille est encore longue, rien n’est garanti, rien ne doit être considéré comme acquis. Nous devons être sur nos gardes. Nous suivons avec attention le débat sur la loi présentée par la sénatrice Monica Cirinna. Cette loi peut être, dans l‘état actuel des choses, un bon point de départ vers l‘égalité”, constate Marilena Grassadonia, présidente d’une association de parents homosexuels. L’adoption, une ligne rouge Dans ce contexte, la rue est fortement divisée. Le 23 janvier dernier les partisans de l’union civile ont défilé. Le 30 janvier ce sont les antis qui devraient battre le pavé à Rome. Et comme en France c’est sur la question de l’avenir des enfants de ces couples, adoptés en l’occurrence, que se cristallise le débat. “Il s’agit d’une loi hypocrite et dérangeante car elle a été faite uniquement pour les riches. Elle permet aux couple gays qui ont les moyens d’adopter à l‘étranger et de s’acheter un enfant. C’est une loi faite pour Elton John”, juge Giorgia Meloni, membre du FIAN, un parti de droite nationaliste. L’adoption, une ligne rouge que beaucoup d’italiens ne veulent pas voir franchir. Selon les sondages, la majorité des italiens y sont clairement opposés. Même au sein de la majorité du 1er ministre Renzi, les catholiques de gauche et ses alliés de centre droit ne l’envisagent pas. Le vote est prévu à la mi février.