A la recherche d'invisibilité

Une personne se cache dans cette image. Il s’agit de l’artiste chinois Liu Bolin qui s’emploie à disparaître devant différents fonds. Il exporte son don d’invisibilité un peu partout. Il est ici à Caracas. Et son environnement est souvent pour lui une source d’inspiration. Liu Bolin : “Quand je suis arrivé au Venezuela, j’ai compris que la voiture dans laquelle je me trouvais était blindée. Cela m’a donné l’idée de faire refléter cette violence qui existe aujourd’hui dans ce pays”. D’où cette évidente, et inquiétante idée d’homme cible. Autre source d’inspiration, l’inflation qui touche ce pays d’Amérique Latine. Liu Bolin : “Je suis allé au supermarché et j’ai vu l’inquiétude des Vénézuéliens face à l’inflation. Et donc j’ai voulu exprimer cette idée au travers de la monnaie pour symboliser cette relation entre les gens et l’argent. L’autre travail porte sur la farine de maïs. C’est un produit rare au Venezuela et j’ai vu que tout le monde veut en acheter et c’est cette idée que j’ai voulu exprimer dans mon travail”. Quelques jours plus tôt à Pékin Liu Bolin s‘était intégré au décor d’un cinéma. Il s‘était adjoint les services et la volonté de disparaître de 22 autres personnes. Il avait réalisé un travail similaire en 2010 à la Scala de Milan. Cette volonté d’invisibilité vient d’une manifestation d’artistes contre la fermeture et la démolition d’ateliers à Pékin. Pour manifester ils avaient voulu se fondre au décor. Depuis l’idée a fait son chemin.