Italie : le gouvernement propose un décret-loi pour sauver l'aciérie d'Ilva

L’antinomie est accablante. C’est un site industriel pourvoyeur d’emplois, mais désastreux sur le plan écologique. Nouvel épisode dans la crise larvée de l’aciérie d’Ilva à Tarente, dans le sud de l’Italie, qui ne cesse d’opposer défenseurs de l’environnement et travailleurs… Et empoisonne les autorités. Si l’usine met en danger la santé des employés et des habitants, elle est le gagne-pain de miliers d’employés. Le gouvernement a donc décidé d’un décret-loi, qui assainirait l’environnement sans pour autant nuire à la productivité. “Je suis content que mon lieu de travail ne ferme pas, admet cet employé, mais ça ne va rien changer à la pollution.” En vertu de cette nouvelle loi, le groupe chargé de gérer l’usine – dans le collimateur de la justice locale – est désormais menacé de sanctions s’il ne respecte pas les mesures visant à produire plus proprement. Reste à voir si un éventuel recours auprès des juges de la Cour constitutionnelle ne viendra pas invalider ce décret-loi. Par ailleurs l’ouvrier disparu après la violente tornade qui a fait une vingtaine de blessés légers dans l’usine sidérurgique a péri après que la grue sur laquelle il travaillait est tombée en mer.