Décret annulé : revirement ou demi-concession en Egypte ?

En Egypte, le régime islamiste se barricade mais annule le décret qui donnait au président des pouvoirs renforcés. Une demi-satisfaction pour ses opposants car Mohamed Morsi a, cependant, maintenu le référendum sur la constitution fixé à samedi prochain. Le texte soumis au vote est contesté par une grande partie de l’opposition qui estime qu’il conduira l’Egypte vers une islamisation accrue. “On tient des sit-ins ici (ndlr : devant le palais présidentiel) pour faire tomber ce régime. La semaine dernière, avant le bain de sang, on aurait juste demandé un amendement de la Constitution. Maintenant c’est différent”, déclare un manifestant. “Il a fallu que des gens meurent pour qu’il change d’avis sur le décret. Et donc ces gens qui sont morts, qui va leur faire justice ? Nous ne bougerons pas d’ici avant qu’il parte”, annonce un autre homme. Hier l’armée (qui avait assuré l’intérim après la chute d’Hosni Moubarak), avait invité toutes les parties à renouer le dialogue, quelques jours après de violents affrontements entre pro et anti Morsi qui ont fait sept morts et des centaines de blessés. Les principaux partis d’opposition doivent se réunir ce dimanche pour organiser leur réponse après ce demi-revirement.