Crimes racistes : Les autorités allemandes épinglées par une commission d'enquête parlementaire

Dans un rapport de 1000 pages, cette commission dénonce l‘échec massif de la police dans une affaire de meurtres racistes mettant en cause des néo-nazis. Entre 2000 et 2007, dix personnes, dont huit turques ou d’origine turque, un Grec et une policière sont tués par balle. L’enquête connaît alors une série de dysfonctionnement. Pour la commission, la police s’est trop polarisée sur l’hypothèse de la criminalité organisée alors que les indices en ce sens s’effondraient les uns après les autres. “Nous devons faire en sorte que tout le personnel, en particulier la police, pense différemment, qu’elle pense interculturalité, qu’elle arrive à s‘éloigner des préjugés raciaux, c’est sur cela que nous devons travailler”, a dit Wolfgang Wieland membre de la commission d’enquête parlementaire. En 2012, par hasard un trio de néo-nazis baptisé Clandestinité national-socialiste (NSU) est accusé d‘être responsable des meurtres. Deux de ses membres du trio s‘étant donné la mort un an plus tôt, leur complice, unique survivante, est jugée à Munich depuis le mois de mai. Les ratés de l’enquête ont suscité un énorme émoi en Turquie. En recevant son homologue turc, le chef de la diplomatie allemande a assuré que “le terrorisme et l’extrémisme n’avaient pas de place en Allemagne et seraient poursuivis de manière conséquente”.