VIDÉO - Orne : une enquête ouverte pour violences aggravées après l'interpellation musclée d'un automobiliste par la police

Souffrant de plusieurs fractures, l'individu dénonce une bavure policière (Photo : Getty Images/EyeEm)

Souffrant de multiples séquelles physiques, le conducteur interpellé reconnaît qu'il était en tort, mais dénonce un usage disproportionné de la force par les fonctionnaires.

Au vu des images, on peine à croire qu'un tel déchaînement de violence était justifié par les circonstances. Quelques jours après l'interpellation musclée d'un conducteur en état d'ivresse à Alençon (Orne), l'automobiliste en question a porté plainte contre les policiers qui l'ont arrêté, coupables selon lui de l'avoir tabassé sans aucun ménagement.

Violemment frappé au visage à plusieurs reprises

D'après France 3 Normandie, les faits se sont produits dans la nuit du 16 au 17 février. Contrôlé par la police en état d'ébriété au volant de son véhicule, l'individu aurait tenté de résister aux forces de l'ordre, qui auraient alors fait appel à des renforts. Comme le montrent des images filmées par un témoin, le suspect aurait ensuite été violemment frappé au visage à plusieurs reprises par l'un des policiers.

"Ils m’ont mis au sol. J’ai pris des coups, et puis... plus rien. C’est le trou noir", raconte le jeune homme, cité par le compte Instagram Ouvert d'Infos, qui a relayé la vidéo de l'interpellation. D'après les informations transmises par le parquet d'Alençon, le conducteur a été interpellé dans la foulée pour "conduite sous l’emprise d’un état d’ivresse manifeste, outrage et rébellion".

Quatre fractures, des sifflements dans l'oreille et une perte d'audition

"Il a été placé en garde à vue de ces chefs, outre des dégradations commises au sein des locaux du commissariat de police d’Alençon, précise l'autorité judiciaire, citée par Ouvert d'Infos. Les médecins ont tenté de l’examiner notamment dans le cadre de l’examen de compatibilité avec la garde à vue. Cela n’a pas été possible compte tenu de l’agressivité de l’intéressé."

Quelques jours après les faits, ce dernier, habitant de Cholet venu à Alençon pour travailler sur un chantier, garde cependant d'importantes séquelles physiques de son altercation avec les forces de l'ordre. En plus d'un imposant coquard "sur le côté gauche du visage", l'individu souffrirait ainsi, selon France 3, "de 4 fractures, de sifflements dans l'oreille et d'une perte d'audition".

"Ce n'est pas normal d'être tabassé comme ça"

Comme l'explique le média régional, le Choletais a par ailleurs reconnu qu'il était en tort au moment de son interpellation, mais aussi qu'il s'était montré "virulent" avec les policiers. Il affirme cependant que la réponse des forces de l'ordre a été disproportionnée et a déposé une plainte pour "violences aggravées", qui a déclenché l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet d'Alençon, mais aussi celle d'une enquête interne confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"Mon père m’a convaincu d’aller déposer plainte, révèle le jeune homme, toujours cité par Ouvert d'Infos. Bien sûr que je n’aurais pas dû prendre le volant avec de l’alcool dans le sang. J’ai conscience qu’en osant porter plainte contre un policier, certaines choses vont peut-être me retomber dessus. Mais ce n’est pas normal d’être tabassé comme ça, et il faut le dénoncer."

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