"Elle a vidé mon compte": le témoignage d'une victime de Christelle Doisy, surnommée la "mante religieuse"
Christelle Doisy, surnommée la "mante religieuse", est jugée à partir de ce mardi 2 avril devant le tribunal d'Amiens (Somme) pour une cinquantaine d'escroqueries commise entre 2010 et 2016. Cette femme, aujourd'hui âgé de 49 ans, a dupé tous ceux qui l'ont croisée. L'un de ses ex-maris, Bruno, pris au piège et endetté à plus de 40.000 euros à cause, témoigne auprès de BFMTV.
C'est sur internet que Bruno Lheureux, qui habite aujourd'hui à Amiens (Somme), rencontre Christelle Doisy en 2017. Il pense alors vivre le grand amour. "C'était l'amour parfait quoi... Je pensais avoir rencontré une très bonne personne", confie-t-il, toujours très marqué. Il ne sait alors pas qu'il a rencontré une spécialiste de l'escroquerie multirécidiviste, surnommée "la mante religieuse" qui va bientôt lui dérober une bonne partie de ses biens et lui laisser une lourde dette.
Le couple reste marié un an. Un soir, Bruno rentre chez lui: sa femme a vidé la maison. Dans sa boîte aux lettres, il reçoit un arrêté d'expulsion pour une série de loyers non versés. "Elle ne payait jamais", raconte la victime.
40.000 euros de dettes
Au fil des jours, il réalise aussi que Christelle Doisy a notamment détourné ses salaires à son profit et fraudé la Caisse d'allocations familiales (CAF) en son nom. Il découvre qu'il est, au total, endetté à hauteur de plus de 40.000 euros. "Elle a vidé mon compte. J'étais interdit bancaire sans le savoir", partage-t-il.
Christelle Doisy, "c'est une dame qui m'a jamais aimé, elle s'est servie de moi, simplement", assure la victime.
L'homme n'est pas la seule a avoir pâti de sa rencontre avec "la mante religieuse". Pendant des années, Christelle Doisy aurait escroqué des dizaines de personnes, présenté des faux papiers et escroqué un autre ex-mari pour plus de 200.000 euros. Au total, la spécialiste des faux documents, des chèques en bois et des maladies imaginaires doit répondre d'une cinquantaine d'escroqueries.
Son avocat décrit une situation "pathologique"
Arrêtée en Grèce en novembre 2023 avec ses enfants qu'elles avaient enlevés alors qu'ils venaient d'être placé à l'Aide sociale à l'enfance (ASE), l'accusée est aujourd'hui dans l'attente de son procès, qui s'ouvre ce mardi 2 avril devant le tribunal correctionnel d'Amiens.
Dans un autre affaire, Christelle Doisy est également accusée de traite d'être humain au détriment d'une jeune femme de 18 ans. En 2009, elle s'était déjà échappée de prison après une condamnation, explique Le Parisien.
"Au même titre que toutes les personnes qui volent ne sont pas toutes cleptomanes, je peux, avec les éléments dont je dispose, avancer qu'il y a manifestement quelque chose de pathologique dans le comportement de Mme Doisy, pour s'être si longtemps livrée à ce genre d'infractions", défend auprès de BFMTV son avocat Paul-Henri Delarue.
Aujourd’hui en prison, Christelle Doisy a subi un traumatisme crânien dont elle assure qu'il l'a rendue en partie amnésique. Son procès aura aussi pour enjeu de déterminer s'il s'agit là d'une énième manipulation.