La vidéo d’un étudiant italien “torturé” par des policiers américains fait scandale

“La nuit, Matteo se réveille en hurlant, tourmenté par le cauchemar d’être arrêté injustement, d’être une nouvelle fois torturé. Mon fils a tenté quatre fois de se suicider, ils ont détruit la sérénité d’un garçon exceptionnel.”

Ces paroles, pleines d’émotion et de colère, ont été recueillies par le quotidien romain La Repubblica auprès de Vlasta Studenicova, mère de Matteo Falcinelli, étudiant italien de 25 ans dont la triste histoire est en train de faire le tour de la péninsule. L’homme, retrace le quotidien romain, “a été arrêté dans la nuit du 24 ou 25 février à l’extérieur d’un strip-club de Miami”, pour être ensuite libéré sous caution trois jours plus tard. Un épisode somme toute banal qui n’avait créé aucun remous médiatique, jusqu’au moment où plusieurs vidéos de l’interpellation de Falcinelli ont été rendues publiques par le média transalpin Quotidiano Nazionale.

Les images en question montrent deux scènes distinctes : la première a lieu en dehors d’un strip-club de Miami, et on y voit l’étudiant italien, visiblement en état d’ébriété, discuter de façon animée avec deux policiers, à qui il demande de pouvoir récupérer ses téléphones restés dans le club (d’où il a été expulsé auparavant). Le ton semble un peu monter, et soudain Falcinelli effleure l’un des agents, qui immédiatement le plaque violemment au sol. Une seconde vidéo montre une scène qui a lieu plus tard au commissariat, où le jeune étudiant est à nouveau plaqué au sol et ligoté aux pieds et aux mains par plusieurs agents malgré ses cris de douleur.

“Treize minutes allongé sur le ventre”

Selon sa famille, il serait resté “treize minutes allongé sur le ventre avec les mains derrière le dos, ligotées aux pieds avec une ceinture en nylon”, note Quotidiano Nazionale. Une pratique que l’on désigne outre-Atlantique sous le nom “hog-tie” et qui est très controversée, détaille ce journal édité à Bologne.

“Déjà, en 1995, le ministère de la Justice américain avait lancé un avertissement visant à décourager cette pratique à cause des risques d’asphyxie positionnelle potentiellement mortels, et au cours des dernières années, consécutivement à la mort de George Floyd par étouffement [sans que le hog-tie soit employé], divers États américains ont demandé à leurs polices de se montrer très prudentes dans l’utilisation de cette technique. Néanmoins, à ce jour, celle-ci n’a été abolie qu’en Californie et dans l’État de Washington.”

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