Victor Wembanyama à la draft NBA : à San Antonio, la « Wembamania » a déjà commencé avant son arrivée

Victor Wembanyama, ici après le match Boulogne-Levallois Metropolitan 92 - Cholet Basket, au Palais des Sports Marcel Cerdan à Levallois -Perret, le 25 mai 2023.
Victor Wembanyama, ici après le match Boulogne-Levallois Metropolitan 92 - Cholet Basket, au Palais des Sports Marcel Cerdan à Levallois -Perret, le 25 mai 2023.

NBA - C’est le grand jour pour Victor Wembanyama. Le prodige français qui évoluait à Boulogne-Levallois cette saison, va être sélectionné - avec 99,9 % de chances - en premier choix par les San Antonio Spurs lors de la draft NBA, dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Je pourrais m’évanouir. Je suis tellement excité. La ville de San Antonio, nos fans, nous avons tellement de gens qui aiment les Spurs. Nous sommes gonflés à bloc », avait commenté le 16 mai Peter J. Holt, président de la franchise du Texas, lors du tirage au sort de l’équipe héritant du premier choix de la draft. Une réaction qui ne laissait guère de doute quant à la nature du jackpot décroché.

En effet, déjà ce soir-là, toute la ville de San Antonio avait aussi été en ébullition au moment de l’annonce que tous les fans espéraient, vécue par exemple dans ce sports bar (voir la vidéo ci-dessous) comme une victoire en finale de Coupe du monde.

Depuis, l’excitation monte crescendo dans la ville texane d’1,4 million d’habitants, la septième des États-Unis, qui ne vit sportivement que pour ses Spurs et que Tony Parker a fait découvrir à la France durant son passage entre 2001 et 2018. L’équipe de basket, qui a rejoint la NBA en 1976, reste en effet la seule franchise de la ville, un cas rare aux États-Unis où les villes de Los Angeles à New York en passant par Chicago, Denver ou Phoenix possèdent leur équipe de basket, mais aussi de baseball (MLB), de football américain (NFL) et de hockey sur glace (NHL). Et parfois même deux franchises sur un seul sport.

Résultat, avant même l’officialisation cette nuit de sa signature, « Wemby » s’affiche déjà partout en ville. Par exemple sur cette fresque représentant le joueur avec un maillot des Spurs.

Ou encore sur des produits dérivés, comme cette bougie où il apparaît comme un dieu (voir la photo ci-dessous), qui se vendent comme des petits pains, selon Maxime Aubin, journaliste sportif basé aux États-Unis. Dans un reportage pour L’Équipe, celui-ci cite aussi un vendeur complètement « débordé par les commandes en ce moment » après la commercialisation d’un t-shirt représentant Wembanyama aux côtés de deux légendes de la franchise, David Robinson et Tim Duncan.

Des demandes d’abonnement qui explosent

Autre marqueur de la « Wembamania » déjà en marche, les fans des Spurs avaient commencé à se ruer sur les abonnements pour la saison prochaine dans les heures suivant l’annonce du premier choix de draft pour la franchise. En quelques heures, plus de 2 500 demandes d’abonnement avaient ainsi été enregistrées par la billetterie.

Les abonnements des onéreuses trois premières rangées de la salle des Spurs, l’AT&T Center, délaissées ces dernières années, se sont aussi déjà arrachés, selon les dirigeants de la franchise.

Les Spurs, seulement 25e sur 30 au niveau de l’affluence moyenne en NBA la saison dernière, avec 16 937 spectateurs, devraient logiquement faire salle comble à chaque match pour l’exercice à venir. L’AT&T Center peut accueillir au total 18 418 personnes en configuration basket.

Selon le rédacteur en chef des sports de la chaîne locale News 4 San Antonio, Don Harris, l’arrivée de Victor Wembanyama est même « si énorme que ça va changer toute la ville ». « Il va changer San Antonio comme Jordan a changé Chicago », prédit-il, allant même beaucoup plus loin, comme le rapportait RMC Sport : « Il y aura une nouvelle arena, un nouveau quartier, les entreprises vont déplacer leurs sièges ici, les célébrités vont venir fréquemment, la population va grandir et San Antonio deviendra un évènement à ne pas louper sur la télévision nationale et ça mènera même à un boom du tourisme. Trop ? Pourquoi ? Si vous pensez que c’est le meilleur prospect (joueur débutant en NBA, NDLR) de tous les temps, alors San Antonio ne sera plus jamais pareil. »

Avant que les Spurs ne décrochent le jackpot, un dirigeant, interrogé par ESPN, estimait lui que sélectionner Victor Wembanyama à la draft ferait augmenter la valeur de l’heureuse franchise d’au moins 500 millions de dollars.

Dans les pas de David Robinson et Tim Duncan

Une excitation légitime qui promet un futur forcément radieux pour les San Antonio Spurs ? Âgé de 19 ans seulement, Victor Wembanyama, très mobile, technique et agile malgré sa grande taille (2,21 m, 2,43 m d’envergure), est un talent comme on n’en voit qu’un par génération. LeBron James lui-même était allé jusqu’à le qualifier d’« extraterrestre ». Face à la presse, « Wemby » a aussi déjà bluffé en montrant son aisance à gérer les énormes attentes autour de lui.

Mais une fois plongé dans le grand bain de la NBA, avec ses 82 matches par saison à raison de trois à quatre par semaine, ses voyages incessants et ses entraînements plus physiques qu’en Europe, le joueur français devra éviter de se brûler les ailes, comme l’ont fait plusieurs premiers choix de draft par le passé (Kwame Brown, Markelle Fultz, Anthony Bennett, Greg Oden...).

Il sera aussi inévitablement comparé à deux anciennes légendes de la franchise texane, draftées comme lui au premier rang en 1987 et 1997, David Robinson et Tim Duncan. Deux géants par la taille (respectivement 2,16 m et 2,11 m), par leur palmarès (sept titres NBA à eux deux) et par leur fidélité sans faille pour les Spurs. Les deux joueurs y ont passé l’intégralité de leur carrière : 19 saisons pour Duncan et 14 pour Robinson.

Contrairement à Tony Parker, qui était arrivé aux Spurs en 2000 dans une équipe déjà très solide (autour de Duncan et Robinson), Victor Wembanyama débarquera lui dans un des pires effectifs de la ligue. San Antonio a en effet bouclé sa saison dernière avec 22 victoires pour 60 défaites, soit le 29e bilan sur 30.

Gageons que son futur entraîneur Gregg Popovich, en poste depuis 1996 aux Spurs, saura lancer sa carrière, lui qui l’avait déjà brillamment fait avec Tim Duncan, devenu l’un des meilleurs intérieurs de l’histoire de la ligue.

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