Téléthon : une victoire contre la maladie pour Hyacinthe

Hyacinthe Mousselle, âgé de 20 mois, atteint d'une amyotrophie spinale de type 1 et traité par thérapie génique (Crédits : Christophe Hargoues / AFM-Téléthon)

Alors que les médecins ne donnaient pas plus de 2 ans à vivre au petit Hyacinthe, atteint d’une maladie génétique, la thérapie génique, en une seule injection a rendu l’espoir à ses parents. Et à tant d’autres.

Hyacinthe est atteint de la forme la plus sévère de l’amyotrophie spinale, une maladie qui prive progressivement les enfants de leurs forces, de leurs capacités respiratoires, et engage leur pronostic vital avant l’âge de 2 ans.

En juin 2019, à 10 mois, soit moins de 2 mois après avoir été diagnostiqué, il bénéficie du premier traitement de thérapie génique intégrant des technologies issues des recherches de Généthon, le laboratoire de l’AFM-Téléthon. Un traitement révolutionnaire qui en une seule injection sauve la vie des enfants !

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“Avant le traitement, Hyacinthe perdait chaque jour en vitalité, se rappelle Cédric, le papa de Hyacinthe. Il fallait agir très vite. Dès les premiers mois après l’injection, on a vu des progrès : il s’est mis à rebouger les bras, attraper des objets, les porter à sa bouche. Et il tenait mieux sa tête. Hyacinthe va avoir bientôt 2 ans. Près d’un an après la thérapie génique, il a encore progressé, ses poumons fonctionnent mieux, c’est déjà une grande victoire ! Il est de plus en plus mobile et a encore gagné de la force. Grâce à la thérapie génique, on peut envisager un avenir pour notre fils.”

Les victoires se multiplient avec Augustin… et d’autres jeunes malades

Augustin a 3 mois et demi quand tombe le diagnostic d’amyotrophie spinale dans sa forme la plus sévère. Nourrisson, il ne tient pas sa tête, ne remue pas les jambes et déglutit avec difficulté. Mais moins de 2 mois après avoir été diagnostiqué, alors qu’il est âgé de 5 mois, les médecins proposent de faire entrer Augustin dans l’essai du premier traitement de thérapie génique pour l’amyotrophie spinale.

“Aujourd’hui, Augustin a 18 mois, et il est toujours là, confie, soulagée, Mélanie, la maman d’Augustin. C’est quelque chose d’exceptionnel ! Il fallait réagir très vite, chaque jour était compté pour espérer que le traitement soit le plus efficace. Dès le départ, il a fait des progrès impressionnants, d’abord sur le plan de la déglutition puis sur le plan moteur. Cinq mois après l’injection, il se met à manger des purées, tenir assis quelques minutes et mettre sa girafe en caoutchouc à sa bouche. Et aujourd’hui, Augustin parvient à s’asseoir sans maintien, avec son corset, et il pousse de plus en plus souvent sur ses jambes !”

"On fait des études de médecine parce qu'on a envie de voir une fois dans sa vie quelque chose d'impossible, résume Bertrand Fontaine, directeur scientifique et médicale de l'Institut de Myologie. Et là, on le vit, on voit des enfants marcher grâce aux nouveaux traitements."

CE QU’IL FAUT RETENIR

C’est la première fois au monde qu’une thérapie génique pour une maladie neuromusculaire reçoit une autorisation. Les recherches sur cette thérapie génique ont démarré à Généthon, le laboratoire de l’AFM-Téléthon. Cette thérapie génique permet de traiter le corps entier en une seule injection. Un véritable exploit !

AMYOTROPHIE SPINALE : LES DATES CLES

1992 : Le point de départ de l’épopée de la thérapie génique. Généthon, le laboratoire de l‘AFM-Téléthon, réalise les premières cartes du génome humain. Elles permettent aux chercheurs du monde entier d’accélérer la découverte des gènes responsables de maladies.

1995 : L’ennemi est identifié. Judith Melki, une chercheuse française, identifie le gène responsable de l’amyotrophie spinale, grâce aux dons du Téléthon.

2004-2011 : Au sein de Généthon, une équipe dirigée par Martine Barkats s’attaque à la mise au point de la thérapie génique et démontre son efficacité pour réparer les motoneurones chez des souris atteintes de cette maladie.

2015-2017 : Les essais démarrent. Des premiers bébés sont traités avec succès. Certains d’entre eux traités plus tôt à la naissance font leurs premiers pas. Impensable jusque-là.

2019 : Grande victoire. Ce traitement de thérapie génique est autorisé aux États-Unis pour la forme la plus grave d’amyotrophie spinale. L'autorisation en Europe est en cours et des premiers bébés en France ont pu être traités grâce à des autorisations temporaires d’utilisation (ATU), une spécificité française.

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