Ces vestiges sont dévoilés par la sécheresse et il y a de quoi s’inquiéter

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ARCHÉOLOGIE - Des trésors du passé déterrés par la sécheresse. Le changement climatique a montré son terrible visage cet été 2022. Incendies, pénurie d’eau, inondations et bien sûr, sécheresse extrême. À tel point qu’il faut remonter à l’été 1976 pour constater un déficit pluviométrique plus important qu’en juillet 2022. Et comme un avertissement venu du passé, des vestiges refont surface.

Ville fantôme en Espagne, pont de l’empereur Néron en Italie, cité mésopotamienne en Irak : le recul des lits des fleuves et les champs asséchés ont mis en lumière des sites archéologiques somptueux cette année. Le HuffPost vous entraîne dans un tour du monde de ces découvertes qui reflètent la gravité et la rapidité du dérèglement climatique.

En France, les traces d’une ville fortifiée

Première étape en France avec des fondations dessinées par la sécheresse. Début août, une étrange ligne verte bordée de points est apparue au beau milieu d’un champ de luzerne sur le site archéologique de Vix, en Bourgogne-Franche-Comté. Il s’agirait des traces d’une ville fortifiée datant de 500 ans avant JC, lors du Premier Âge du Fer.

La ligne représente en réalité « un grand enclos au sein duquel se trouvait un grand bâtiment », détaille l’archéologue Bruno Chaume, directeur du programme à Vix et chargé de recherches au CNRS à France 3. Ces dessins ont pu se former grâce aux « racines de luzerne qui plongent profondément dans le sol et recherchent l’eau et la fraîcheur, et sont davantage présentes à l’endroit des trous de poteaux », poursuit-il.

Les archéologues comme Bruno Chaume s’intéressent à Vix depuis 1953, rappelle le média en ligne SciencePost. Devenu célèbre avec la découverte d’un vase retrouvé dans la tombe de la Dame de Vix cette année-là, près de 70 ans plus tard, seulement 2 % du site a été fouillé. Mais la sécheresse devrait faciliter et accélérer grandement le travail des archéologues dans les prochaines années.

Une ville fantôme refait surface en Espagne

Direction le nord-ouest de l’Espagne, où la cité d’Aceredo est sortie de l’eau. Surnommé l’« Atlantide galicienne », ce village a été englouti en 1992 après la mise en service d’un barrage, l’Alto Lindoso. Trente ans plus tard, il refait surface en janvier, alors que le niveau du réservoir est au plus bas en raison d’une sécheresse extrême qui touche la région.

La rivière Lima, totalement à sec, a dévoilé près de 70 habitations dont les murs et charpentes ont été incroyablement bien conservés après trente ans passés sous l’eau. Des caisses de bières vides ont même été retrouvées. Ce n’est pas la première fois qu’une intense sécheresse en découvre les remparts. En 2007 déjà, les murs de la cité fantôme étaient réapparus.

Incroyable oui, mais terrifiant. Maximino Perez Romero, retraité de 65 ans, a autrefois vécu dans le village. À l’agence de presse américaine Reuters, il partage sa tristesse : « C’est comme si je regardais un film. Je crains que ce soit ce qui va se passer au fil des ans à cause de la sécheresse et du changement climatique. »

Un site mésopotamien dévoilé par le recul du Tigre

Même scénario pour Kemune, en Irak, une ville antique submergée lors de la construction du barrage de Mossoul, il y a 40 ans. Cette ville vieille de 3 400 ans, de l’Âge du Bronze, autrefois appelée Zakhiku, a surgi des flots en juin alors que le niveau du fleuve Tigre était au plus bas. Pendant quelques semaines, les archéologues ont saisi cette aubaine pour en savoir un peu plus sur ce trésor de Mésopotamie.

Le site avait été fouillé pour la première fois lors de la sécheresse de 2018 : les archéologues avaient déjà découvert un palais daté du royaume du Mittani, entre 1550 et 1350 avant notre ère, relate Le Figaro.

La sécheresse de 2022, encore plus intense, a rendu le site de nouveau accessible. C’est tout un ensemble urbain qu’ont découvert les chercheurs qui peuvent aujourd’hui estimer la surface de la ville à plus de 6 hectares. Des bâtiments en brique, des fortifications, des ateliers et même des tablettes couvertes d’inscriptions cunéiformes ont été retrouvées.

« C’est presque un miracle que des tablettes cunéiformes faites d’argile non cuite aient survécu à tant de décennies sous l’eau », a déclaré dans un communiqué de presse Peter Pfälzner, professeur à l’université de Tübingen, qui a participé aux fouilles à Kemune.

Le miracle n’a été que de courte de durée et Le Tigre a fini par remonter cachant de nouveau ses trésors. Les scientifiques ont juste eu le temps de protéger les vestiges de bâches avant le prochain épisode de sécheresse.

Le Tibre et le Pô révèlent des trésors de deux époques

En Italie, c’est le Tibre qui a baissé d’un mètre et demi par rapport à sa moyenne habituelle, rapporte le média Géo. Près du Vatican, à Rome, le pont de l’empereur romain Néron est sorti de l’eau fin juillet. Même s’il en porte le nom, rien n’est certain que l’édifice ait été construit sous son règne, de 54 à 68 après J.-C. Il serait plutôt l’œuvre du précédent empereur, Caligula, aussi associé à un amphithéâtre de Rome.

Un autre fleuve italien, le Pô, n’a pas été aussi bas depuis 70 ans. Et il a, lui aussi, dévoilé ses mystères datant d’une époque bien plus proche de la nôtre. Une bombe de 450 kg de la seconde guerre mondiale a été découverte début août. Un char allemand et des épaves sont aussi apparus en juin dont le Zibello, une barge de 48 mètres de long ayant transporté du bois qui a coulé en 1943, raconte le quotidien Ouest-France.

Bien d’autres vestiges ont été mis à nu « grâce » ou plutôt « à cause » de la sécheresse. Vous avez sans doute entendu parler « des pierres de la faim », visibles sur les rives de l’Elbe, en République tchèque. Il y a aussi eu des cadavres remontés à la surface du lac Mead, aux États-Unis. Ou encore un chamois momifié dont les cornes ressortaient de la glace fondue sur le Gepatschferner, deuxième plus grand glacier d’Autriche. Autant de découvertes qui font froid dans le dos et nous alertent sur l’accélération du réchauffement de la Planète.

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