« La Vestale » : pourquoi il faut redécouvrir cette merveille oubliée

L'amphithéâtre de la Sorbonne, reconstitué par les équipes de l'Opéra de Paris, sert de cadre à l'action.  - Credit:Guergana Damianova / Opéra National de Paris
L'amphithéâtre de la Sorbonne, reconstitué par les équipes de l'Opéra de Paris, sert de cadre à l'action. - Credit:Guergana Damianova / Opéra National de Paris

Dans l'imaginaire des amateurs d'opéra, il existe quelques productions d'autant plus mythiques qu'il n'en reste qu'une poignée de photos et les récits émerveillés des contemporains… C'est le cas de La Vestale de Gaspare Spontini, mis en scène par Luchino Visconti pour ses débuts au Teatro alla Scala de Milan en 1954 (l'année où il réalise Senso), avec la diva absolue, Maria Callas, dans le rôle-titre et le prodigieux ténor Franco Corelli dans celui de Licinius.

Un opéra « caractérisé par le dépouillement » plutôt que par l'emphase, raconte Laurence Schifano dans sa biographie Visconti, une vie exposée : « mouvements scéniques, jeu des acteurs et éléments scénographiques avaient été rigoureusement choisis en fonction de la musique de Spontini » avec pour les chanteurs des attitudes venues des « tableaux d'Ingres et de David » et cette noblesse majestueuse, cette intensité emblématiques de l'art de Callas.

Une nouvelle production à Paris

Passé le succès initial (la création a lieu à Paris, en 1807), voir La Vestale sur scène a toujours été un événement. Ainsi, lorsque Visconti monte cet opéra, c'est la première fois qu'on le donne à Milan depuis 35 ans… Aujourd'hui, l'Opéra de Paris en propose une nouvelle production – avec le chef d'orchestre Bertrand de Billy et Lydia Steier à la mise en scène. Un moment fort pour les mélomanes, d'autant que les racines de l'œuvre sont françaises. Né dans les Marches et formé à Naples, l'Italien Gaspare Spontini s'installe à [...] Lire la suite