Versailles : Gabriel Attal « condamne fermement » la réponse du rectorat à une plainte pour attouchements

Gabriel Attal, le 27 mars.
LUDOVIC MARIN / AFP Gabriel Attal, le 27 mars.

ÉDUCATION NATIONALE - Le rectorat de Versailles à nouveau dans la tourmente. Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a « condamné fermement », ce vendredi 22 septembre, le ton d’un courrier du rectorat adressé en mai à une famille qui se plaignait d’attouchements sexuels sur leur fille. Une nouvelle affaire après la publication d’une lettre très dure envoyée aux parents d’un élève harcelé, et qualifiée de « honte » par le ministre.

Selon les informations de BFMTV, le rectorat de Versailles a envoyé un courrier au ton menaçant à un père de famille qui a porté plainte contre X le 13 mars pour des faits d’attouchements sexuels concernant sa fille.

Au printemps, le père de famille a accusé un animateur périscolaire d’attouchements sur sa fille de 11 ans. Après un signalement à la directrice de l’établissement, il a porté plainte au commissariat, ce qui a conduit le parquet de Versailles à ouvrir une enquête du chef d’« agression sexuelle sur mineur de 15 ans » mi-mars, a indiqué vendredi le parquet à l’AFP. En parallèle, le père a écrit un courriel à la directrice et au rectorat dans lequel il a dénoncé « la non prise en compte de la très grave situation rencontrée » par sa fille, rapporte BFMTV.

« Je vous enjoins d’adopter désormais une attitude constructive »

Dans une lettre à la famille datée du 4 mai, le rectorat de Versailles dit avoir eu connaissance que les parents ont, en mars, « accusé le personnel de direction de l’école Denouval », à Andrésy dans les Yvelines, « d’avoir commis une faute professionnelle en négligeant et en s’abstenant de prendre les mesures nécessaires » et « menacé de porter plainte pour non-assistance à personne en danger ».

Assurant que la procédure « a été entièrement respectée », le rectorat affirme que les propos et le comportement de la famille envers des personnels de l’Éducation nationale sont « inacceptables », dans ce courrier dont l’AFP a obtenu copie.

Il les enjoint à « adopter désormais une attitude constructive et respectueuse » envers « tout personnel de l’Éducation nationale », promettant qu’il prendra sinon « toutes les mesures nécessaires ». Des termes semblables à ceux utilisés dans le courrier adressé aux parents du jeune Nicolas, un lycéen de 15 ans à Poissy, victime de harcèlement scolaire pendant des mois et qui s’est suicidé le lendemain de la rentrée.

Des courriers du même type envoyés à plusieurs familles

« S’agissant de l’académie de Versailles, les premières remontées de l’audit qu’il a déclenché indiquent que d’autres courriers de ce type ont été envoyés à plusieurs familles », explique le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué.

Gabriel Attal « se rendra dès lundi matin au rectorat de Versailles pour faire le point avec le nouveau recteur », nommé mi-juillet. « Pour le ministre, les choses sont claires : il s’agit de faire la transparence sur l’ampleur de cette pratique, d’y mettre un terme, et d’en tirer toutes les conséquences », poursuit le ministère.

Samedi dernier, la Première ministre Élisabeth Borne et Gabriel Attal ont condamné les termes et le ton d’un courrier adressé au printemps par ce rectorat aux parents de Nicolas. Gabriel Attal a annoncé lundi le lancement d’un audit sur la gestion des cas de harcèlement de septembre 2022 à septembre 2023 dans chaque académie.

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