Vente de l'ASSE: "C'était inéluctable", constate Larqué, qui reste prudent

Jean-Michel Larqué, cette vente de l'ASSE est-elle une nouvelle étape dans l’histoire des Verts ?

C’était inéluctable pour deux raisons. D’abord, parce qu’un président était totalement absent. Ce doit être inédit dans le football français. Cela faisait quatre ans que Bernard Caïazzo n’avait pas mis les pieds à Saint Etienne, c’était déjà bancal. Normalement on marche sur deux jambes, là, il n’y en avait plus qu’une. Et celle qui restait, Roland Romeyer, en avait par-dessus la tête, il n’en pouvait plus de prendre des coups et d’être au mastic tout le temps.

Restait à trouver le repreneur, il s’en est présenté qui étaient argentés comme des "chaînes de puits et des cuillères en bois". Il y a eu des rumeurs, mais pas d’acheteurs, et c’est le premier sérieux qui s’est présenté. L’ASSE va mieux s’en porter, d’autant que, s’il n’y a pas de montée en 1ere division, c’est catastrophique pour le budget du club, qui n’avait pas les moyens financiers de combler le trou qui allait se creuser.

Un retour de l’ASSE sur le devant de la scène devait-il passer par là ?

Alors là, je vais être extrêmement prudent. Je n'habite pas loin d'un club qui s’appelle les Girondins de Bordeaux. On m'avait dit qu’il fallait vendre pour repartir. Et là, il est tellement bien reparti qu’il est plus proche du National que de la L1. Je vais être prudent et dire que ce qui est important dans un club pro, c’est avec qui ils vont le faire, car à Saint Etienne, le président et le DG n’étaient pas toujours très bien entourés.

Une entreprise qui s’y connaît dans le sport, ça vous rassure ?

Rien ne me rassure, sauf ce qui se passe, le factuel, ce qui va être mis en place. J’ai vu trop de personnes dans le sport, qui étaient soi-disant des épées, des pointures, et qui se sont plantées. J’attends de voir gentiment ce qui va se faire. Il y a une situation qui est saine, un public, pas tout à fait une équipe pour monter en première division. Je ne jugerai que ce qui se fait, je ne ferai pas de prévisions, je ne suis pas Madame Soleil.

Était-ce une étape obligatoire ?

Cela ne pouvait plus tourner comme ça. Celui qui était président ne voulait plus de responsabilités. Roland Romeyer en avait quand même. Et on a vu ces dernières années qu’il y avait des points forts et des manques cruels. Est-ce que l’investisseur va les combler ? C'est la question.

Quel est votre avis sur les 20 ans de présidence du duo Romeyer-Caïazzo ?

Cahin-Caha, avec beaucoup plus de problèmes que de solutions. L’un des actionnaires est passé devant le tribunal, ça a été chaotique. Il y a eu de belles choses, notamment avec Christophe Galtier, mais aussi une longue et irrémédiable descente aux enfers. Et quand on est en L2, mais qu’on s’appelle l’ASSE et qu’on fait 35 000 supporters de moyenne, c’est dur de remonter.

Article original publié sur RMC Sport