Vente à l'encan à l'Académie française

La vente présidée par le commissaire-priseur Rémy Le Fur a permis de réunir un total de 24 150 euros.
La vente présidée par le commissaire-priseur Rémy Le Fur a permis de réunir un total de 24 150 euros.

On dirait une messe. Réunies sous la voûte de l'ancienne chapelle du collège des Quatre-Nations, fondé par Mazarin en 1661, une quarantaine de personnes semblent se recueillir en écoutant Xavier Darcos, chancelier de l'Institut de France, évoquer l'immortalité des académiciens. En ce 8 octobre, ses mots résonnent étrangement sous la Coupole. Covid oblige, le public est clairsemé et l'écho de sa voix a quelque chose de sépulcral.

Au fond de la salle, au pied du sarcophage où gît le cardinal-ministre, 39 sièges tapissés de velours vert évoquent irrésistiblement les stalles désertes d'une cathédrale. « Ces fauteuils constituent un symbole fort. Ils ont vocation à rappeler les personnes qui s'y sont installées », prononce solennellement l'ancien ministre.

Ce n'est pourtant pas à un office religieux que l'on s'apprête à assister. Et ce n'est pas un sermon que délivre le chancelier, mais un discours d'accueil à un événement rare : une vente aux enchères qui doit disperser les fauteuils des cinq académies, hébergées en ce lieu.

Un événement insolite dans un cadre baroque

Le décor, baroque à souhait, s'accorde bien à l'événement insolite qui se déroule sous nos yeux. « C'est sans doute la seule fois de votre vie que vous assisterez à un tel spectacle ici », nous glisse David Teillet, ancien membre du cabinet d'Édouard Philippe, devenu directeur des services de l'institut (et, par ailleurs, conseiller du chancelier).

Rémy Le Fur, fondateur de la maison de ventes Auction [...] Lire la suite