Venezuela : le “peu ragoûtant” lac de Maracaibo vu du ciel

“Cette magnifique image du lac de Maracaibo, au Venezuela, a été prise par l’un des satellites de la mission Copernicus Sentinel-2. Mais ses belles couleurs ont une origine peu ragoûtante”, prévient d’emblée New Scientist.

“Même s’ils offrent un beau spectacle depuis l’espace, les tourbillons vert émeraude des eaux du lac, visibles sur cette photo [prise en] août 2023 [et publiée en novembre], traduisent une prolifération de cyanobactéries toxiques, ou algues bleu-vert, qui représentent une menace pour l’environnement et la santé humaine”, détaille l’Agence spatiale européenne (ESA).

La prolifération de ces cyanobactéries, résultat de la contamination des eaux, est notamment liée à la présence de deux grandes zones d’activité pétrolières de part et d’autre de ce vaste plan d’eau. À l’ouest du détroit, au nord du lac, Maracaibo est la deuxième plus grande ville du Venezuela, connue comme la capitale pétrolière du pays. À l’est, la ville de Cabimas est une autre zone pétrolière importante.

Évaluer les dangers

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Des fuites continues de pétrole depuis plus d’un siècle, l’écoulement des eaux usées, mais aussi le ruissellement des eaux polluées des nombreuses rivières qui s’y déversent ont largement contribué à contaminer le lac qui, avec ses 13 000 km2, est considéré comme le plan d’eau naturel le plus vaste d’Amérique du Sud. C’est aussi le plus vieux : il se serait formé il y a environ 36 millions d’années.

En outre, sa connexion directe avec l’océan au nord fait que l’eau dans cette partie du lac est plus saumâtre qu’au sud, où il est alimenté par de l’eau douce. Notamment par le fleuve Catatumbo, qui charrie de grandes quantités de sédiments, visibles sous forme d’un panache jaunâtre en bas à gauche de l’image, c’est-à-dire au sud-ouest du plan d’eau.

Une image du lac prise en juin et publiée sur X (ex-Twitter) le mois suivant illustrait la façon dont les niveaux élevés de nutriments dans les plans d’eau peuvent provoquer une croissance rapide des algues toxiques.

“Les scientifiques surveillent de près la pollution de ce lac avec la mission Copernicus Sentinel-2, ce qui leur permet d’évaluer les dangers pour la santé [publique] et l’environnement”, indique New Scientist.

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