Que vaut le nouvel album d’Aya Nakamura ?

Aya Nakamura sort un quatrième album baptisé DNK.  - Credit:DR
Aya Nakamura sort un quatrième album baptisé DNK. - Credit:DR

On avait pourtant envie d'aimer ! Parce que peu manient la langue française avec autant de liberté, de sagacité et d'humour. Parce qu'on ne peut s'empêcher de dodeliner le corps sur « Djadja », « La dot », « Copines » et « Pookie ». Parce qu'elle est un modèle de femme noire, forte, indépendante, qui se fiche du qu'en-dira-t-on, et fait, seule, des choix tranchés pour sa carrière (comme de refuser des collaborations avec Angèle et Iconoclast ou de devenir sa propre manageuse).

Aya Nakamura avait inventé un genre. Sa manière de faire traîner de sa voix grave des voyelles entrecoupées d'onomatopées sur un beat pop afro zouk est inédite et irrésistible. On était touché par le destin de cette « gow »(fille) qui cherche un bon « Djo » (gars), fuit les « bails sombres » (les affaires louches) et les « Pookie » (commères) parce qu'elle est « gang or game » (pas n'importe qui), un destin narré avec la verve d'une jeunesse qui fait de n'importe quel trentenaire un « boomer » dépassé.

Malheureusement, cette fois, son quatrième album déçoit. Baptisé DNK, en référence à son véritable nom de famille Danioko, il laissait espérer une introspection intime, sur son succès fulgurant ou ses difficultés amoureuses (notamment après ses problèmes récents de violences réciproques sur conjoint avec le père de sa deuxième fille). Mais les textes, noyés d'une douche d'autotune, restent en surface et manquent cruellement d'esprit. Quelques exemples : « Parce que j'suis sa baby / Il ve [...] Lire la suite