Le Vatican blanchit un cardinal canadien soupçonné d'agression sexuelle

Le Vatican a annoncé ce mardi 21 mai sa décision de blanchir le cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix, soupçonné d'agression sexuelle dans son pays, en se basant sur un rapport commandé par le pape à un ancien juge québécois.

"Ce rapport ne permet pas d'identifier quelque geste d'inconduite ou d'abus de la part du cardinal Gérald Cyprien Lacroix", affirme le Vatican dans un communiqué.

"En conséquence, une procédure canonique plus poussée n'est pas envisagée" contre ce proche conseiller du pape François, selon la même source.

Un proche conseiller du pape

Âgé de 66 ans, ce prélat est soupçonné d'"attouchements" sur une mineure, dans le cadre d'une action collective qui vise plus d'une centaine de membres du diocèse de Québec. Selon le document judiciaire consulté par l'AFP, celui qui est archevêque de Québec depuis 2011 et cardinal depuis 2014 aurait procédé à des "attouchements" sur une mineure au moment des faits reprochés, entre 1987 et 1988.

De son côté, le pape François avait demandé à l'ex-juge André Denis "de conduire une enquête portant sur les faits, les circonstances et l'imputabilité du délit allégué" dans une lettre en français datée du 8 février adressée au juge.

Le magistrat, retraité de la cour supérieure du Québec, a notamment dirigé la commission chargée d'enquêter sur le religieux français Joannes Rivoire, 93 ans, accusé d'agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada dans les années 1960. Il avait accepté la mission en précisant que le rapport serait "soumis au pape François" pour décider de la suite à donner. Il a conclu son enquête préliminaire le 6 mai 2024 et ses conclusions ont été communiquées au Saint-Père "les jours suivants", a précisé le Vatican.

Le cardinal Lacroix est l'un des neuf membres du C9, le conseil des cardinaux mis en place par le pape François pour l'assister dans le gouvernement de l'Église, qui se réunit régulièrement au Vatican.

"Jamais, à ma connaissance, je n'ai posé de gestes inappropriés envers qui que ce soit, qu'il s'agisse de personnes mineures ou adultes", avait affirmé fin janvier le prélat, se disant "très affecté par l'étendue des dégâts qu'occasionnent ces allégations non fondées". Il avait annoncé "un retrait temporaire" pour "permettre de mieux évaluer les prochains pas à faire", mais est resté membre du C9.

Depuis l'élection du pape François en 2013, d'autres cardinaux ont été mêlés à des accusations d'agressions sexuelles. La lutte contre les violences sexuelles dans l'Église constitue l'un des chantiers du pontificat de François, qui défend une politique de "tolérance zéro" face à la multiplication des scandales et reconnaît régulièrement que l'Église doit "faire plus" contre ce fléau.

Article original publié sur BFMTV.com