Un vase chinois, jugé banal par les experts, part pour plus de neuf millions d'euros aux enchères

Quand elle a placé aux enchères ce vase chinois hérité de sa mère, la vendeuse pensait en tirer 2000 euros tout au plus. L'objet s'est au final vendu à Paris pour plus de neuf millions d'euros, après avoir tapé dans l'œil de nombreux acheteurs chinois. Les experts sont partagés sur s'il s'agit effectivement d'un vase inestimable du XVIIIème siècle, ou si le riche acquéreur s'est emballé pour un vase du XXème siècle beaucoup plus banal.

Engouement de la part des acheteurs chinois

Les experts français ne le reconnaissaient pas comme datant du XVIIIème siècle, d'où leur estimation entre 1 500 et 2 000 euros. En dépit de cela, la vente a suscité énormément d'intérêt par les acheteurs chinois. Dès la publication du catalogue, ils étaient très nombreux à faire le déplacement pour voir le vase.

Les collectionneurs chinois auraient repéré sur le vase un cachet de Qialong, un empereur chinois du XVIIIème siècle, ce qui aurait fait s'emballer les ventes, rapporte le journal le Télégramme.

La vente a donné lieu à une bataille d'enchères entre 20 à 30 enchérisseurs, la majorité au téléphone, quelques-uns dans la salle.

"Ils ont pensé qu'il s'agissait effectivement d'un vase d'époque Qialong, destiné à l'empereur. Et pour les Chinois l'empereur est sacré. Je pense que ce vase va finir dans un musée et certainement pas chez un collectionneur ou sur une table basse." a précisé le commissaire-priseur Jean-Pierre Osenat.

"Elle aurait pu le vendre à l'antiquaire du coin

La vendeuse vit depuis de nombreuses année dans un territoire d'Outre-Mer, bien loin de la maison en Bretagne, sur la côte ouest de la France, dans lequel le vase est resté toutes ces années.

À la mort de sa mère, la vendeuse a fait vider son appartement, et a chargé la maison d'enchère Osenat de la vente du mobilier. Le vase en faisait partie. C'était un héritage de sa grand-mère, une grande collectionneuse parisienne du XIXème siècle.

Mais pour la vendeuse, il s'agissait d'un objet comme un autre. "Elle aurait pu le vendre à l'antiquaire du coin. ", a souligné le directeur objets d'art d'Osenat, Cédric Laborde. La vendeuse "était loin, elle n'a même pas vu le vase, elle l'a fait transporter à Paris. C'est une histoire insensée", a affirmé Jean-Pierre Osenat.

C'est la plus grosse enchère de l'année en France, d'après le commissaire-priseur.