Variole du singe : des patients livrés à eux-mêmes

Lésions causées par la variole du singe.  - Credit:ERNESTO BENAVIDES / AFP
Lésions causées par la variole du singe. - Credit:ERNESTO BENAVIDES / AFP

Au bord du canal Saint-Martin, à Paris, entre les arbres et les écluses, Nicolas prend enfin l'air. Voilà trois jours qu'il peut remettre les pieds hors de son appartement. Il a passé trois semaines isolé, après avoir été diagnostiqué porteur de la variole du singe. « J'ai eu les premiers symptômes juste après le 14 juillet. J'avais fait une fête, je l'ai sans doute attrapé là-bas. »

S'il n'a pas eu de mal à trouver un rendez-vous chez un médecin généraliste, Nicolas n'a pas été suivi durant son isolement et se pose toujours des questions : « Je ne pense pas avoir besoin de me faire vacciner, mais combien de temps dure l'immunité ? Et il semblerait aussi que le sperme reste contagieux deux, trois mois après la guérison. Il y a encore des petites zones de flou… » De fait, quel suivi médical est proposé aux 2 673 personnes atteintes en France de la variole du singe (selon Santé publique France, le 11 août) ? Alors que l'épidémie progresse, les démarches pour se faire vacciner dans l'Hexagone sont longues et la prise en charge semble compliquée, d'autant plus quand on s'éloigne des villes.

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Benjamin vit en Normandie. Il a d'abord essayé de se rapprocher du centre médical local, mais pour y décrocher un rendez-vous, il faut préalablement appeler un modérateur du Samu. « Au téléphone, ils vous disent que le centre traite les vraies urgences, qu'il faut voir avec un généralis [...] Lire la suite