Var : l’arrêté de ce préfet contre les dealers marseillais retoqué par la justice

Une vue de la ville de Hyères, dans le Var. (photo d’illustration)
David C Tomlinson / Getty Images Une vue de la ville de Hyères, dans le Var. (photo d’illustration)

JUSTICE - Les dealers marseillais pourront bien continuer d’aller et venir à Hyères, dans le Var. Un arrêté préfectoral pris mardi afin d’empêcher « toutes prises de contrôle » du trafic de stupéfiants dans le quartier populaire du Val des Rougières a été suspendu ce jeudi 7 mars, annonce l’avocate Marion Ogier.

« C’est gagné pour la LDH (Ligue des droits de l’homme, NDLR), qui met un coup d’arrêt à cette nouvelle pratique liberticide d’interdire à des personnes en raison de leurs antécédents judiciaires d’aller dans certains lieux », a-t-elle écrit dans un message publié sur X.

« Le préfet du Var a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir des personnes visées », est-il notamment écrit dans le jugement du tribunal administratif de Toulon.

L’arrêté pris mardi interdisait concrètement « à tous les individus résidant dans les Bouches-du-Rhône et connus pour des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants, de circuler ou de stationner sur la voie publique » à Hyères « sans motif légitime ».

Deux opérations « place nette »

Ces « mesures d’entrave » visaient à « dissuader les narcotrafiquants de se rendre au Val des Rougières », un quartier ciblé ces derniers mois par des opérations antidrogue qui ont permis « de déstabiliser considérablement le trafic installé », précisait un communiqué de la préfecture du Var.

Deux opérations « place nette » ont notamment permis les saisies de 75 kg de cannabis, 15 kg de cocaïne et près de 200 000 euros en numéraire.

Pour faire appliquer cet arrêté, les policiers hyérois auraient été « renforcés autant que de besoin par des fonctionnaires de police de Toulon et une brigade canine de détection d’armes et de stupéfiants », pouvait-on lire également dans le communiqué.

L’objectif affiché par la préfecture et le procureur de Toulon, Samuel Finielz, était de « permettre un retour au calme au sein du Val des Rougières et garantir la sécurité aux habitants et permettre aux associations de reprendre leurs activités au sein de ce quartier » prioritaire, poursuivait le communiqué.

En 2023, les assassinats liés au trafic de stupéfiants ont coûté la vie à 49 personnes à Marseille, un chiffre record imputable à une « stratégie d’intimidation et de terreur » des trafiquants, selon la préfecture de police à Marseille.

Dans les départements voisins des Bouches-du-Rhône, la violence liée au trafic de stupéfiants s’est récemment exacerbée dans le Vaucluse, ou encore dans le Gard, où la guerre de la drogue a emporté un enfant de 10 ans cet été.

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