Val-d'Oise: une femme accuse la police d'être responsable de sa fausse couche

Un écusson de la police nationale (image d'illustration) - AFP
Un écusson de la police nationale (image d'illustration) - AFP

Une jeune femme résidant à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d'Oise a accusé ce lundi, une policière de l'avoir poussée "violemment" contre un mur d'être responsable de sa fausse couche, intervenue une dizaine de jours plus tard.

Selon nos informations, le 10 décembre dernier, la jeune femme, enceinte de quatre mois, se rend dans un centre commercial de Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) avec sa cousine et une amie.

Selon la jeune femme, un policier en patrouille vient les voir et leur demande de mettre le masque. "On a dit oui tout de suite", assure Déborah.

"Elle m'a poussée contre le mur"

Les trois jeunes femmes sortent alors du centre commercial en blaguant. Selon elles, le policier se sent visé et court dans leur direction. Il tente alors de menotter la cousine.

Nous étions en conversation avec ma cousine. Il est revenu vers nous en courant et en attrapant le poignet de ma cousine" afin de l'interpeller pour "outrage", affirme Déborah à l'AFP.

Selon la jeune femme, deux policiers viennent alors en renfort. Elle les prévient que sa cousine présente des fragilités, notamment des points de suture au niveau du crâne et essaie d'intervenir pour l'aider. Le premier policier "m'a attrapé par le bras, m'a poussée contre le mur trois fois violemment", raconte la jeune femme, qui dit avoir alors répété qu'elle était enceinte. Déborah l'accuse également de l'avoir "secouée" pour lui demander de s'excuser.

La jeune femme est placée en garde à vue. Libérée dans la soirée, elle écope d'une convocation devant la justice en juillet pour outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, selon une source proche de l'enquête.

"Dans la nuit j'ai commencé à ressentir des douleurs" qui se révèleront être des contractions, retrace la jeune femme, émue. Après plusieurs consultations médicales, et une incapacité temporaire de travail (ITT) de huit jours, elle est hospitalisée en urgence deux jours après les faits et accouche le 21 décembre d'une petite fille, mort-née. "Je sens une injustice, j'ai perdu ma fille", murmure-t-elle d'une voix à peine audible.

Une enquête confiée à l'IGPN

"Une enquête est confiée à l'IGPN pour déterminer précisément les circonstances de l'interpellation dénoncées par la jeune femme", avait précisé début janvier le parquet de Pontoise. De nouveau contacté ce lundi par l'AFP, le parquet a indiqué que "l'enquête préliminaire se poursuit" et s'est refusé à tout autre commentaire.

"Tout ça nous amène à considérer qu'il existe un lien de causalité entre l'intervention policière et la perte de l'enfant de Déborah", a déclaré son conseil Me Vincent Brenghart. "A ma connaissance, c'est la première fois que nous sommes confrontés à un cas de violence policière susceptible d'avoir entrainé la mort d'un enfant", a-t-il estimé.

Selon nos informations, une nouvelle a été déposé la semaine dernière avec, cette fois-ci, constitution de partie civile pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entrainé une mutilation permanente".

Article original publié sur BFMTV.com