Valérie Hayer invisibilisée par Gabriel Attal ? Elle déplore une instrumentalisation du féminisme

Valérie Hayer invisibilisée par Gabriel Attal ? Elle déplore une instrumentalisation du féminisme
Valérie Hayer invisibilisée par Gabriel Attal ? Elle déplore une instrumentalisation du féminisme

POLITIQUE - L’invisible invisibilisation. Alors que dees responsables politiques ont déploré ce lundi 3 juin de voir le Premier ministre Gabriel Attal s’inviter dans une interview donnée par la tête de liste macroniste Valérie Hayer pour les élections européennes du 9 juin prochain, l’intéressée a balayé les critiques en sexisme.

Européennes 2024 : on vous résume les enjeux de chaque candidat pour la dernière semaine

Ce lundi matin, Gabriel Attal était l’invité de la matinale de franceinfo à 8h30. Juste avant une prise de parole de Valérie Hayer dans les locaux de Radio France, à laquelle le chef du gouvernement s’est incrusté. Au grand agacement des autres têtes de liste aux européennes qui y ont vu une forme de « mépris » du chef de l’exécutif à l’égard de la candidate Renaissance. La triple candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen a aussi réagi, estimant sur X que « jamais (Gabriel Attal) ne se serait permis cela si le candidat avait été un homme ».

Mais Valérie Hayer a réfuté les critiques dans l’après-midi, en dénonçant une instrumentalisation qui « nuit » à la cause féministe. « Le véritable sexisme, c’est de penser à ma place. Parce que je suis une femme, je serais forcément invisibilisée par la présence d’un homme ? », écrit-elle sur X. « Je note que nous entendons moins nos adversaires s’indigner quand Marine Le Pen conclut tous les meetings de Jordan Bardella et fait des matinales à sa place », ajoute-t-elle.

Déficit de notoriété et « force » de l’union

Ce n’est pas la première fois que le sujet de l’invisibilisation de la numéro 1 de la liste macroniste est soulevé. Il y a d’abord eu, fin avril, le discours de la Sorbonne du président de la République. Puis une affiche de campagne où il apparaît seul, sans mention de la tête de liste. Puis le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella avant l’hypothèse (avortée) d’un Macron-Le Pen…

Contactée par nos soins quelques jours avant cette séquence à Radio France et interrogée sur le risque de voir Valérie Hayer disparaître derrière le couple exécutif pendant la campagne, la porte-parole Nathalie Loiseau niait elle aussi toute invisibilisation de la tête de liste. « Les chefs de partis sont présents dans les campagnes », nous répondait-elle, évoquant « Mélenchon pour LFI » et « Gabriel Attal pour la majorité, parce que Valérie Hayer est peu connue ». Valérie Hayer préfère pour sa part voir dans l’interruption de Gabriel Attal une preuve de « l’union » de la majorité présidentielle autour de sa liste et l’une de ses « forces ».

Reste qu’à sept jours du scrutin, cette union n’a pas réussi à la faire décoller dans les intentions de vote : elle reste sur une dynamique descendante voire –au mieux– stable, très loin derrière le président du RN Jordan Bardella et de plus en plus proche de la troisième liste du match, celle de Raphaël Glucksmann.

À voir également sur Le HuffPost :

Assemblée nationale : les motions de censure de LFI et du RN contre le gouvernement rejetées

Européennes : Attal fustige le « ton » de Bardella qui « fait la leçon » au directeur de la gendarmerie