Les vagues à l'origine de la formation de l'intestin de nos ancêtres ?

Le flux marin serait à l'origine de la formation du tube digestif chez les premiers animaux multicellulaires, il y a 700 millions d'années.

Une sphère qui se creuse pour former une colonne équivalente à un tube gastrique interne : c'est le portrait, grossier, des tout premiers organismes multicellulaires, les métazoaires. Apparus il y a plus de 700 millions d'années, ils sont considérés comme une forme de vie animale primitive. Les mécanismes qui ont déclenché sur cette sphère ce processus (appelé gastrulation) sont mal connus et pour les étudier, les chercheurs scrutent les stades précoces de développement des embryons des espèces actuelles, considérées comme proches de ces organismes primitifs. "En effet, il est supposé que le développement embryonnaire précoce de ces animaux reflète en bonne partie l'état de ces premiers métazoaires", explique Emmanuel Farge, biophysicien à l'Institut Curie. Mais ce type de recherche n'a pas permis d'identifier un processus biochimique commun qui aurait pu être à l'œuvre chez les métazoaires et être hérité par les embryons des espèces animales actuelles. Aussi, il s'est intéressé à une piste différente : le rôle du flux marin dans la formation du tube gastrique.

L'agitation des vagues en bord de mer recrée en laboratoire

Les métazoaires évoluaient en effet dans le milieu marin et étaient soumis aux vagues, aux courants et aux ressacs. L'hypothèse est que toute cette agitation a pu activer certaines voies chimiques à l'origine de la formation de l'intestin primitif. "Cela semble surprenant mais cette idée ne vient pas de nulle part. Elle se base sur d'autres travaux initiés par mon équipe : ils ont montré que des contraintes mécaniques internes peuvent déclencher, chez l'embryon, des processus actifs induisant la formation ou la différenciation de certains organes. Cette fois, nous avons voulu évaluer l'impact de contraintes mécaniques externes environnementales", détaille Emmanuel Farge. Pour ce faire, le chercheur et son équipe, en collaboration avec l’équipe d'Eric Röttinger de l'Ircan (Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement) à Nice, ont étudié l[...]

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