Vague de démissions à la tête du Parti socialiste espagnol

Le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez. Près de la moitié des membres du comité exécutif du PSOE ont démissionné mercredi pour tenter d'obtenir la destitution de Pedro Sanchez, ce qui pourrait débloquer une situation politique dans l'impasse depuis neuf mois. /Photo prise le 26 septembre 2016/REUTERS/Andrea Comas

MADRID (Reuters) - Près de la moitié des membres du comité exécutif du Parti socialiste espagnol (PSOE) ont démissionné mercredi pour tenter d'obtenir la destitution de Pedro Sanchez, le secrétaire général du mouvement, rapporte la presse. Selon les quotidiens El Pais et El Mundo, auquel la radio Cadena Ser fait écho, 18 des 38 membres du comité ont renoncé à y siéger. Reuters avait auparavant été informé de leurs intentions, mais les démissions n'ont pu être confirmées. Comme deux membres du comité avaient déjà démissionné il y a plusieurs mois et qu'un autre est décédé, plus de la moitié des sièges seraient désormais vacants, ce qui prive l'instance de sa légitimité. Malgré cette vague de défections, le patron du PSOE, Pedro Sanchez, conserve la direction du parti, a annoncé le numéro 2 des socialistes, Cesar Luena. Il a précisé que le comité exéuctif ne serait pas dissous, une option qui imposerait la désignation d'une équipe de direction intérimaire et l'organisation d'un congrès pour désigner un nouveau chef. Pour la plupart des observateurs, ce geste a pour but d'ouvrir la voie à la formation d'un nouveau gouvernement conservateur malgré l'absence de majorité parlementaire. Pedro Sanchez s'oppose à la reconduction de Mariano Rajoy, chef du gouvernement sortant issu du Parti populaire, ce qui ne fait pas l'unanimité au sein du PSOE, dont certains membres craignent que le parti ne sorte affaibli d'éventuelles nouvelles élections, après celles du 20 décembre et du 26 juin. (Julien Toyer, Jean-Philippe Lefief pour le service français)