Le vaccin contre le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers d’enfants chaque année
Le 20 octobre, à l’occasion du congrès annuel de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que le RTS,S de GlaxoSmithKline, le premier vaccin antipaludique, qui a été autorisé en 2021, permet de réduire sur quatre ans la mortalité des jeunes enfants de 13 % et les cas de paludisme sévère de 22 %. Des chiffres tout à fait prometteurs si on les rapporte aux ravages de cette maladie, qui a tué 468 000 enfants en Afrique subsaharienne en 2021.
Ces résultats sont une bonne nouvelle dans la mesure où “un essai clinique de stade avancé avait donné des résultats médiocres sur la durabilité de la protection du vaccin”, indique Science, avec une efficacité de seulement 36,3 % en moyenne quatre ans après la vaccination des tout-petits.
Lancé en 2019, le déploiement pilote du RTS,S s’est fait dans trois pays, le Ghana, le Kenya et le Malawi, où près de 2 millions de très jeunes enfants ont reçu au moins une dose sur les quatre recommandées. Quatre ans après la vaccination, les chercheurs ont comparé les décès parmi les enfants qui avaient bien reçu les trois doses de RTS,S au cours de leur première année de vie et ceux qui n’avaient pas été vaccinés. Ils ont aussi examiné les cas de paludisme sévère. À l’occasion de cet essai dit “en vie réelle”, ils ont pu vérifier que la vaccination avec RTS,S ne perturbait pas l’administration des autres vaccins pédiatriques et n’empêchait pas les mesures préventives contre le paludisme comme l’utilisation de moustiquaires.
Déjà autorisé dans plusieurs pays du continent africain, un second vaccin, le R21/Matrix-M (université d’Oxford-Novavax), est officiellement recommandé par l’OMS depuis le début d’octobre 2023. Au moment de cette annonce, Science soulignait que ce vaccin était le bienvenu dans la mesure où “il y a une pénurie de vaccin RTS,S avec seulement environ 18 millions de doses disponibles d’ici à 2025”. Et ce second produit est moins cher que le premier. Le coût reste aussi un frein à un large déploiement de la vaccination antipaludique.
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