Va-t-on crever de soif avant de crever de chaud ?
Que fera-t-on quand l’eau ne coulera plus du robinet ? On sait pourtant qu’il est recommandé, lors des épisodes de canicule, particulièrement éprouvants pour les citadins, de boire beaucoup et de prendre des douches. De grandes villes prospères connaissent déjà cette réalité, parfois depuis quelques années.
“J’ai compris que nous avions un gros problème quand je me suis vue en train de faire une recherche Google sur les toilettes sèches”, écrivait la cheffe du bureau de Time en Afrique du Sud en 2018, qui venait d’apprendre les restrictions imposées au Cap. Les 50 litres d’eau auxquels elle aurait droit chaque jour étaient juste suffisants pour “une douche de quatre-vingt-dix secondes, à peine deux litres d’eau pour boire, une vaisselle ou une lessive à la main, un repas maison, deux lavages de mains, deux brossages de dents et une chasse d’eau par jour”. Se convertir aux toilettes sèches devenait (presque) une nécessité, en tout cas une bonne idée.
À des kilomètres de là, en ce début de printemps 2024, des panneaux publicitaires sont apparus dans les rues de Barcelone avec l’inscription “L’eau ne tombe pas du ciel” (“L’aigua no cau del cel” en catalan), pour inciter les habitants à économiser l’eau, rapporte The Guardian. “Depuis le début de février, Barcelone et 200 autres villes de Catalogne sont officiellement en situation d’urgence sécheresse”, explique le journal britannique.
Changement de continent, direction Mexico. “Fondée par les Aztèques sur une île au milieu de lacs, avec une saison des pluies provoquant torrents et inondations, [la capitale mexicaine] aurait pu être une exception”, indique le Los Angeles Times. Avant de se désoler que “des millions de personnes ne bénéficient désormais que d’un service intermittent – parfois une heure par semaine ou moins d’eau courante”. Les autorités imposent en effet des restrictions, et des camions-citernes sillonnent ces quartiers où plus une goutte ne sort des robinets.
“Les pénuries d’eau deviennent un mode de vie dans des villes du monde entier – Los Angeles, Le Cap, Jakarta (en Indonésie) et bien d’autres encore –, alors que le changement climatique s’aggrave”, constate le journal américain. Le manque d’eau a des causes multiples et variables selon les endroits : réseaux vieillissants et fuyards, mauvaise gestion de la ressource par les autorités, croissance de la population urbaine ou encore surutilisation en amont par l’agriculture. Il y a toutefois un point commun : le dérèglement climatique.
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