"Tout va être de la faute des immigrés" : Garrido anticipe des débats "ignobles" autour de la loi immigration

Le texte sur l'immigration arrive dans l'hémicycle du Palais Bourbon ce lundi, après avoir été adopté en première lecture au Sénat et en commission de l'Assemblée la semaine dernière. Pour la députée LFI, "la meilleure chose qui pourrait arriver à la France, c’est que cette loi reparte dans les cartons".

"On va entrer dans une phase ignoble pendant quinze jours." Invitée de franceinfo ce samedi 9 décembre, la députée de La France Insoumise de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido a réagi à l'arrivée du projet de loi immigration à l'Assemblée nationale lundi, après son adoption en première lecture au Sénat et en commission de l'Assemblée la semaine dernière.

"On va allumer le poste, la télévision et tout va être de la faute des immigrés. C'est quelque chose de déflagrateur sur la société", a déclaré l'élue, qui votera la motion de rejet du texte, car "la meilleure chose qui pourrait arriver à la France, c’est que cette loi reparte dans les cartons".

"La réalité arithmétique, c'est que le président Macron est minoritaire à l'Assemblée nationale et que tous les groupes se sont exprimés contre cette loi. Donc la logique démocratique est que lundi, le débat cesse, avec l'adoption de la motion de rejet", a-t-elle martelé, craignant toutefois "que les macronistes puissent avoir le soutien de l'extrême droite".

La députée "refuse que Gérald Darmanin fasse croire qu'il traite la question de la délinquance et du crime en s'en prenant d'abord aux immigrés" et "propose que le gouvernement cesse de proférer ce sous-entendu selon lequel il y aurait certaines nationalités aptes au crime et d'autres non".

"Pressions" du ministère de l'Intérieur

Alors que le ministère de l'Intérieur a envoyé des communiqués listant dans chaque territoire des cas anonymes d'étrangers délinquants pouvant être expulsés, vantant le projet de loi, Raquel Garrido estime que Gérald Darmanin "va essayer de faire croire qu'il s'occupe de la sécurité des Français à travers cette loi qui n’est pas une loi sur la sécurité".

Des parlementaires LFI et socialistes ont d'ores et déjà dénoncé des "tactiques répugnantes" et des "pressions" du ministre de l'Intérieur. "Le gouvernement souffle sur les braises en transmettant des informations non vérifiables, et piétine la séparation des pouvoirs en mettant une pression inédite et inacceptable sur les parlementaires", ont fustigé les sénateurs socialistes.

Article original publié sur BFMTV.com

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