V comme Vian, un film de Philippe Le Guay

Quand Boris Vian rencontre Raymond Queneau. C'est un film de bric et de broc. De petits riens et de grands peut-être. Au début, un homme se meurt. Boris Vian a une crise cardiaque. Les années 1950 se terminent, son voyage au bout de la nuit s'achève. Il débute, au mitan de la guerre, dans les fioles et les cornues. L'ennui en tablier blanc d'ingénieur, des mots plein la tête. Ils crépitent au bout de ses doigts, le soir venu. Machine à écrire sur la table, poésie sur le papier. Gallimard publie son premier livre, Vercoquin et le plancton. Vian crie victoire à la trompette. Il est é-cri-vain. Il ne sera qu'amertume. Clubs de jazz enfumés. Fêtes parisiennes. Jean-Paul Sartre par ici, Raymond Queneau par là. Un coeur au crayon palpite, enserré de lierre. Saynètes en noir et blanc, bataille à la farine et gendarmes en pèlerine. Vian gueule sur Vernon Sullivan, son double imaginaire plus connu que lui. Rêve, fantasme, passé s'entremêlent. On s'y perd avec bonheur. Philippe Le Guay, le réalisateur, réinvente le surréalisme. Laurent Lucas prête sa prestance au poète déchu. Il faut le voir pour le croire. Et l'aimer.

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