Pour ses vœux aux armées à Cherbourg, Macron entend bien continuer son « rendez-vous avec la Nation »

Comment Macron (ici en décembre en Jordanie) poursuit son « rendez-vous avec la Nation » avec ses vœux aux armées
LUDOVIC MARIN / AFP Comment Macron (ici en décembre en Jordanie) poursuit son « rendez-vous avec la Nation » avec ses vœux aux armées

POLITIQUE - Nouvel assaut. Trois jours après sa grande conférence de presse à l’Élysée, point d’orgue de son « rendez-vous avec la Nation » imaginé pour enclencher une nouvelle étape de ce second quinquennat difficile, Emmanuel Macron adresse ses vœux aux armées ce vendredi 18 janvier.

Il se rend dans la Manche, sur la base navale de Cherbourg, pour un « temps de cohésion (...) assez classique avec les militaires », selon les mots de l’Élysée à la presse en marge de ce déplacement. Le chef de l’État va « porter son appréciation sur l’action des armées » et « dégager des perspectives liées au contexte international et aux paramètres de la vie de la Nation », nous précise-t-on encore.

Aucune annonce n’est donc attendue dans le discours présidentiel. Il s’agit, pour Emmanuel Macron, de répondre à un rendez-vous traditionnel avec les armées et de donner corps à la nouvelle bataille amorcée par l’exécutif pour la suite du mandat : le réarmement de la Nation.

Réarmement tous azimuts

De fait, ce déplacement dans la Manche ne s’adresse pas uniquement aux militaires français. Avant de prononcer son discours et de formuler ses vœux, le président de la République va se prêter à deux séquences qui répondent à l’ambition et au cap qu’il souhaite fixer depuis le début de l’année 2024. De la théorie à la pratique.

Il doit, tout d’abord se rendre sur le site de la société des Constructions mécaniques de Normandie, une PME « ancrée dans son territoire, engagée dans la dynamique de la loi de programmation et qui est l’objet d’un certain nombre de commandes » militaires, souligne l’Élysée. Une façon de vanter les mérites d’une armée « équipée », qui « n’a pas de faiblesses », pour reprendre les mots du président de la République mardi soir.

Emmanuel Macron doit ensuite rencontrer des élèves de l’École des applications militaire et des énergies atomiques à Cherbourg-en-Cotentin à l’heure du déjeuner. Cet établissement forme quelque 1 000 officiers par an - pour l’armée ou la gendarmerie - et vient de mettre en place un BTS des métiers du nucléaire pour redynamiser la filière.

Un moment « informel » et « civique », selon le vocable choisi par l’Élysée. L’occasion, aussi, « d’illustrer » ce que le chef de l’État a « souhaité promouvoir en termes de réarmement ou de régénération de la société dans ses vœux aux Français », indiquent ses conseillers, dans la droite ligne de la conférence de presse présidentielle.

Messages à l’Ukraine

Mardi soir, Emmanuel Macron a effectivement mis l’accent sur la jeunesse et l’école, puis sur son concept de « réarmement » civique - parmi d’autres - pour répondre aux défis de la société. Il a, par exemple, annoncé la refondation de l’instruction civique, promis une expérimentation de l’uniforme dans une centaine d’établissements ou confirmé la prochaine généralisation du SNU (service national universel). Il aura l’occasion d’en dire deux mots supplémentaires, ce vendredi.

En plus de ces aspects « intérieurs », le président de la République ne manquera pas d’envoyer plusieurs messages pour l’international. Il a prévu, notamment, de réaffirmer son soutien à l’Ukraine, alors que la ligne de front est gelée depuis des mois et que le président Volodymyr Zelensky exhorte ses soutiens à en faire davantage.

Le chef de l’État, qui doit se rendre à Kiev dans les prochaines semaines - sa deuxième visite depuis le déclenchement de la guerre en février 2022 - a annoncé mardi de nouvelles livraisons, d’une « quarantaine » de missiles et de « plusieurs centaines de bombes. » Jeudi, c’est son ministre des Armées Sébastien Lecornu qui a annoncé le financement de 12 canons Caesar, pour 50 millions d’euros.

Emmanuel Macron aura donc l’occasion d’insister sur ces aides en participant entre autres à un atelier sur « le soutien apporté à Kiev dans le domaine très important de l’artillerie ». Un déplacement, plusieurs portées.

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