Véran annonce la dissolution de l’association catholique intégriste Civitas « pour l’ensemble de son œuvre »

L’association catholique intégriste s’est retrouvée dans le viseur du gouvernement cet été après des propos antisémites tenus lors d’un rassemblement.

POLITIQUE - Civitas n’a officiellement plus droit de cité. La dissolution de l’association catholique intégriste a été actée ce mercredi 4 octobre en Conseil des ministres pour « l’ensemble de son œuvre », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à l’issue de la réunion.

« Civitas considère les droits de l’Homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a énuméré le ministre lors de son compte-rendu du Conseil des ministres, critiquant également sa vision des LGBT+ comme « une communauté néfaste ».

La dissolution de cette association avait été demandée début août par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après des propos antisémites tenus par l’essayiste sulfureux Pierre Hillard lors d’un rassemblement organisé par le mouvement.

« Compagnonnage avec l’extrême droite la plus classique et radicale »

Sur son site internet, Civitas se présente comme « un mouvement politique œuvrant à promouvoir et défendre la souveraineté, l’identité nationale et chrétienne de la France ». Mais pour le politologue Jean-Yves Camus, il s’agit d’« un mouvement théologico-politique, qui a pour objectif de faire abolir les lois de séparation des cultes et de l’État », sur la ligne d’un « catholicisme intransigeant tel qu’il pouvait exister avant le concile de Vatican II ».

« C’est une organisation catholique intégriste, avec un compagnonnage avec l’extrême droite la plus classique et radicale », ajoute le spécialiste des cultures numériques et de l’extrémisme en ligne Tristan Mendès-France.

Fondé en 1999, l’« Institut Civitas » s’inscrit alors dans une lignée traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l’évêque français Marcel Lefebvre). En France, il se mobilise activement en 2012 contre le mariage pour tous et présente cinq ans plus tard une quinzaine de candidats aux élections législatives, dans le cadre d’une alliance avec les Comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen et le Parti de la France de Carl Lang. Aucun n’atteint 1% des voix.

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