Les Vénézuéliens de l’étranger empêchés de voter à l’élection présidentielle

Seulement 0,89 % des Vénézuéliens émigrés seront autorisés à voter lors de l’élection présidentielle du 28 juillet. Un chiffre minuscule par rapport à la gigantesque diaspora de 7 774 494 personnes ayant fui le pays plongé dans une profonde crise économique depuis une dizaine d’années, affirme le portail d’information vénézuélien La Patilla.

Selon le journal argentin La Nación :

“Historiquement, les gouvernements d’Hugo Chávez [mort en 2013] et de Nicolás Maduro ont compliqué autant que possible le vote des Vénézuéliens à l’étranger, sachant qu’ils sont majoritairement antichavistes”.

Or, le Parti socialiste unifié du Venezuela, au pouvoir depuis 1999, traverse actuellement une période très compliquée. D’après un sondage du Centre d’études politiques de l’Université catholique Andrés-Bello, 85,2 % des 28,2 millions d’habitants souhaitent un changement à la tête du pays. Acculé, le gouvernement a entrepris une féroce campagne de répression contre l’opposition, avec laquelle il s’était pourtant mis d’accord afin de garantir des élections libres en échange de la levée des sanctions américaines.

Dans ce contexte tendu, le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodríguez, affirme que le vote des Vénézuéliens de l’étranger est limité par la fermeture de nombreuses représentations diplomatiques dans la cinquantaine de pays qui ne reconnaissent pas la légitimité de Nicolás Maduro.

Mais pour El País América, c’est le gouvernement qui fait tout son possible pour éviter le vote des Vénézuéliens hors du pays. “Bien que les électeurs doivent disposer d’une adresse à l’étranger, ils ne peuvent pas s’y trouver illégalement ou y demander l’asile”, ce qui est le cas d’une bonne partie de cette population. Et “certains bureaux consulaires ont même refusé d’inscrire des Vénézuéliens ayant un statut de résident temporaire, au motif qu’ils n’acceptent que les résidents permanents”.

Et pour couronner le tout, bien qu’au Venezuela les électeurs puissent voter uniquement avec leur carte d’identité, ceux qui se trouvent à l’étranger doivent le faire avec leur passeport. Un document difficile à obtenir dans un pays où le papier se fait rare, et où les autorités le délivrant considèrent la plupart des migrants comme des traîtres au régime chaviste.

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