Vélo : un peloton virtuel pour apprendre aux cyclistes quand lancer une échappée

Des chercheurs d’Inria modélisent un peloton numérique afin d’étudier les stratégies d’échappée au sein d’une équipe de cyclistes. Le projet entre dans le cadre de travaux sur la collaboration en environnement virtuel.

Les amateurs du Tour de France le savent parfaitement : la course cycliste est un sport d’équipe. Avec ses attaques, ses contre-attaques, ses stratégies entre coéquipiers. "Attaquer", dans ce contexte, consiste à s’échapper du peloton.

Mais cela s’apprend. C’est dans cette optique que l’équipe MimeTIC de l’Inria-Université Rennes 2-ENS Rennes, spécialisée dans l’étude du mouvement humain dans des univers virtuels, est en train de concevoir la modélisation d’un peloton cycliste. Des humains munis de casque de réalité virtuelle et assis sur leurs vélos d’appartement pourront venir s’y insérer virtuellement, à distance.

Rupture de synchronie

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme européen plus large, ShareSpace, consacré à l’étude des dynamiques collaboratives dans des environnements virtuels, entre humains via leurs avatars et entre humains et personnages numériques animés par intelligence artificielle (IA). "Le sujet que nous abordons est celui d'un groupe synchronisé, coordonné, dans lequel survient une rupture de synchronie, explique Frank Multon, responsable de l’équipe MimeTIC. Comment faire pour l’accompagner ou, au contraire, la provoquer ?" D’où un scénario d’usage autour du peloton cycliste.

Un peloton est toujours mené par un cycliste leader. Or, ce dernier va fatalement donner des signes de fatigue à un moment donné. Ses concurrents vont alors décider de l’"attaquer". Cette action implique une étroite coordination entre équipiers.

"Quand on est en plein milieu du peloton, on bénéficie d'énormes aides à la friction de l’air, on est aspiré par celui qui est devant et poussé par celui qui est derrière, donc on économise de l’énergie pour aller à la même vitesse, continue le chercheur. Celui qui va lancer l'attaque va en fait "se sacrifier" parce qu’il ne profitera plus de cet effet. Par contre, son coéquipier doit absolument saisir l'information qu'il attaque afin de le suivre et bénéficier à son tour de son aspiration, comme s'il était tiré, puis[...]

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