USA: La police de Washington demande à des pro-Trump de manifester sans armes

USA: LA POLICE DE WASHINGTON DEMANDE À DES PRO-TRUMP DE MANIFESTER SANS ARMES

par Jonathan Landay

WASHINGTON (Reuters) - Les autorités de Washington ont prévenu lundi des partisans du président Donald Trump de ne pas se munir d'armes à feu lors des manifestations prévues cette semaine dans la capitale fédérale américaine pour contester la certification par le Congrès des résultats de l'élection présidentielle de novembre.

Des milliers de partisans du président républicain sortant, dont des membres de groupes nationalistes et d'extrême droite qui ont pour habitude de porter des armes à feu lors de manifestations ailleurs dans le pays, ont prévu de se réunir à Washington dès mardi pour protester contre la certification, prévue mercredi, de la victoire du démocrate Joe Biden.

La Garde nationale a indiqué dans un communiqué que plus de 300 soldats seront déployés pour épauler les forces de l'ordre locales. Les services secrets américains seront aussi mobilisés.

"Nous avons reçu des informations selon lesquelles des individus entendent emmener des armes à feu dans notre ville et cela ne sera tout simplement pas toléré", a déclaré le chef de la police, Robert Contee, lors d'une conférence de presse.

Il a ajouté que tout contrevenant ou individu incitant à la violence serait arrêté.

Le District de Columbia a l'une des règlementations les plus strictes des Etats-Unis sur le port d'arme à feu. Il y est interdit de porter publiquement une arme à feu et d'en posséder une sans avoir de licence locale.

Robert Contee a déclaré que les manifestations pourraient être de plus grande ampleur que celles organisées en novembre et décembre derniers, lors desquelles des centaines de membres des Proud Boys et d'autres groupes nationalistes fidèles à Donald Trump se sont opposés à des contre-manifestants, notamment des activistes du mouvement Black Lives Matter.

TRUMP PROMET DE FAIRE UNE APPARITION

Donald Trump a exhorté ses partisans à se rassembler cette semaine, écrivant samedi sur Twitter qu'il serait "présent" et que les manifestations seraient "sauvages".

Plusieurs rassemblements, dont un devant le Congrès, sont prévus mercredi. La Maison blanche n'a donné aucune indication sur l'éventuelle apparition de Donald Trump.

Le président sortant dénonce sans preuve que son rival Joe Biden a remporté le scrutin du 3 novembre grâce à une vaste fraude électorale. Des dizaines d'Etats, tribunaux du pays, représentants électoraux des deux partis et le département américain de la Justice ont dit n'avoir trouvé aucun élément indiquant une fraude majeure.

Comme le prévoit la Constitution des Etats-Unis, le Congrès doit certifier les résultats de l'élection présidentielle.

Il s'agit en principe d'une formalité, que le vice-président sortant doit superviser, mais au moins 12 sénateurs républicains et quelque 140 élus républicains de la Chambre des représentants ont promis de voter contre la certification de la victoire de Joe Biden, citant les accusations formulées par Donald Trump.

La maire de Washington, la démocrate Muriel Bowser, a appelé les habitants à éviter le centre-ville, où des bureaux, restaurants et hôtels sont toujours protégés par des panneaux installés pour les manifestations de l'an dernier contre les discriminations raciales et les violences policières.

Le chef des Proud Boys a promis sur les réseaux sociaux que la présence des membres du groupe nationaliste serait "sans précédent" et qu'ils pourraient être vêtus de noir, comme les activistes d'extrême gauche Antifa, pour passer "incognito".

(version française Jean Terzian)