Etats-Unis et Grande-Bretagne dénoncent les violations de la trêve au Soudan du Sud

JUBA (Reuters) - Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont dénoncé mardi au moins cinq violations du cessez-le-feu conclu le mois dernier au Soudan du Sud, de la part des deux camps.

Les trois pays, qui ont soutenu l'accord de 2005 ayant conduit à l'indépendance du pays en 2011, menacent d'imposer des sanctions aux individus ou groupes coupables de ces violations.

"Nous appelons tous les signataires, et les commandants sur le terrain, à mettre immédiatement un terme à toutes les opérations militaires", peut-on lire dans un communiqué conjoint des chefs de mission américain, britannique et norvégien.

Le cessez-le-feu signé le 21 décembre à Addis-Abeba vise à restaurer une trêve conclue en 2015 qui a volé en éclats un an plus tard en raison de violents combats à Juba, la capitale.

La trêve doit aussi permettre aux organisations humanitaires de venir en aide à la population civile.

Devenu indépendant en 2011, le Soudan du Sud a basculé en 2013 dans la guerre civile quand le président Salva Kiir, un Dinka, a limogé son vice-président, Riek Machar, issu de l'ethnie Nuer.

Les combats ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déplacé environ un tiers des 12 millions d'habitants et provoqué l'effondrement de l'économie sud-soudanaise.

Mardi, un porte-parole d'une faction alliée au gouvernement de Kiir a annoncé que certaines positions avaient été attaquées par des rebelles dimanche dernier. L'un des assaillants a été tué et deux autres ont été faits prisonniers, a-t-il ajouté.

Lundi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé le lancement d'une enquête pour faire la lumière sur des accusations formulées par un groupe rebelle.

Ce groupe accuse les forces de sécurité kenyanes d'avoir expulsé l'un de ses chefs de file le week-end dernier, du camp de réfugiés kenyan de Kakuma, une expulsion qui constitue selon ces rebelles une violation du cessez-le-feu.

Sollicités par Reuters, la police et le ministère des Affaires étrangères du Kenya ont démenti être au courant d'aucun incident du type. Le gouvernement de Juba a nié toute implication.

(Denis Dumo; Jean-Stéphane Brosse et Julie Carriat pour le service français)