Urgence climatique : pourquoi nous n’agissons pas malgré la menace ?

Malgré les mises en garde et les appels à l'action, face à la menace du réchauffement climatique, beaucoup restent encore les bras ballants. Pour quelles raisons ? C'est notre Question de la semaine.

"Pourquoi quand on alerte sur les conséquences climatiques de notre comportement, personne ne veut changer ses petites habitudes et son confort pour préserver une Terre qui de base ne nous appartient pas ?", s'interroge Victoria Clanet sur notre page . C'est notre Question de la semaine. Merci à tous pour votre contribution.

En 2018, Virginie Raisson-Victor, géopolitologue, directrice du Laboratoire d'études prospectives et d'analyses cartographiques (LEPAC) et auteure de 2038, Les futurs du monde, expliquait à Sciences et Avenir les raisons de notre résistance au changement. L'entretien est à (re)découvrir ci-dessous.

"L’humain vit dans le présent"

Sciences et Avenir : La conférence onusienne sur le climat (COP24) en a fait une fois de plus le constat : les nouvelles sont mauvaises (dernier rapport alarmant du GIEC, hausse des températures), qu’en pensez-vous ?

Virginie Raisson-Victor : Dire que je suis préoccupée serait une litote. Le décalage est énorme entre les engagements pris par les États à la fin de la COP21 et les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre (GES) — responsables du dérèglement climatique — constatées aujourd’hui. Si on ne provoque pas un sursaut très prochainement, on court à la catastrophe. Pourtant le diagnostic est validé, la prise de conscience est là, les scénarios et la feuille de route sont connus, les solutions techniques et technologiques existent et les moyens financiers sont fléchés. Il manque donc visiblement un dernier chaînon pour passer à l’action, efficacement et à toutes les échelles.

Qu’est-ce qui freine l’action ?

L’humain vit dans le présent. Pour lui, projeter l’impact de son action d’aujourd’hui dans 25-30 ans est quasi impossible, car son cerveau est motivé à agir pour obtenir un résultat visible. Par exemple, si je décide de manger moins de produits laitiers, car je sais que leur production est une source élevée d’émission de GES, je ne verrai pas le résultat de mon effort avant 2050. Cette déconnexion entre [...]

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