«Unités laïcité» à l'école : le poison du soupçon envers les élèves

Jean-Michel Blanquer, le 5 décembre 2017 à Paris.

Le fait, pour un élève, de questionner un cours de sciences qui remet en cause ses convictions religieuses ne mérite pas d'être accusé de porter atteinte à la laïcité. C'est le signe que ce citoyen en pleine formation intellectuelle est attentif au cours qu'il suit.

Voici le début d’une dépêche AFP publiée samedi après-midi, jour du 112e anniversaire de la loi de 1905 dite «concernant la séparation des Eglises et l’Etat» : «Les professeurs "ne doivent plus jamais se sentir seuls" en cas d’atteintes à la laïcité dans leur classe, a insisté samedi le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, après avoir annoncé la création "d’unités laïcité" dans toutes les académies françaises.» Qu’est-ce qu’une atteinte à la laïcité dans une salle de classe ? L’exemple mis en avant par Jean-Michel Blanquer est connu, même si son ampleur réelle ne l’est pas : «Très souvent, nous avons un professeur qui peut se sentir démuni, même en désarroi devant des réactions d’élèves, par exemple dans un cours de sciences.»

Passons sur le fait qu’on ne sait pas encore très bien comment interviendront ces «unités laïcité», chargées à la fois de faire de la prévention et d’intervenir en cas de problème. La présentation de cette dépêche, comme la façon dont Jean-Michel Blanquer conçoit le problème, sont symptomatiques d’un rapport faussé à la laïcité et d’une confusion qui ne peut qu’alimenter le sentiment islamophobe en France. Car ce sont bien des élèves musulmans qui sont prioritairement visés, comme ils le sont régulièrement depuis de nombreuses années maintenant.

Le principe de la loi de 1905 est que l’Etat assure la liberté de conscience des citoyens. Pour ce faire, il veille à demeurer neutre dans ses rapports avec eux, ce qui justifie notamment que les fonctionnaires n’aient pas le droit d’exprimer leurs convictions dans leurs rapports avec les usagers. Partant de quoi, on voit mal en fait de quelle «atteinte» à la laïcité un élève, donc un usager (...)

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