Uniforme, abayas, environnement : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron ce lundi

Dans un entretien avec le vidéaste Hugo Décrypte, Emmanuel Macron s'est dit lundi favorable à des "expérimentations" et une "évaluation" du port de l'uniforme ou d'une "tenue unique" à l'école. Il a également déclaré soutenir l'idée d'abonnements illimités aux trains régionaux.

De l'uniforme à l'école au développement du train pour des transports plus écologiques, Emmanuel Macron a abordé ce lundi des thématiques ciblées pour les jeunes dans une interview avec le vidéaste Hugo Décrypte. Voici ce qu'il faut retenir de ses déclarations.

• Le port de l'abaya, un "choix religieux"

Le chef de l'État a également justifié l'interdiction, décidée par son gouvernement, du port de l'abaya dans les établissements scolaires. Ces longues robes couvrantes sont portées par certaines élèves musulmanes notamment. "De la maternelle jusqu'au baccalauréat, l'école est laïque. Ça veut dire qu'il n'y a pas la place pour les signes religieux", a déclaré Emmanuel Macron ce lundi

"Je ne stigmatise personne", a-t-il poursuivi, se disant "pour que tous les enfants de la République soient dans l'école".

"Qui stigmatise? Les gens qui poussent l'abaya", a poursuivi Emmanuel Macron face au vidéaste Hugo Décrypte, évoquant un "choix religieux" pour qualifier le port de cette tenue.

• L'uniforme ou la "tenue unique" à l'école ?

Autre thématique vestimentaire dans les établissements scolaires: l'uniforme. Dans la lignée des annonces du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, Emmanuel Macron s'est dit "pour qu'on regarde et qu'on expérimente" cette mesure.

"Il y a aussi la tenue unique. Sans avoir un uniforme, on peut dire: 'vous vous mettez en jean, t-shirt et veste'", a-t-il illustré. Cette "tenue unique" peut "paraître un peu moins stricte d'un point de vue disciplinaire", a noté le chef de l'État.

Gabriel Attal a affirmé être favorable à des expérimentations de l'uniforme "si la communauté éducative d’un établissement" le demande, relevant que c'est déjà le cas dans certains établissements outre-mer. Ce lundi, le ministre a déclaré que les modalités d'une telle expérimentation seraient précisées "à l'automne".

• Aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions

"Il faut complétement changer de vitesse et la nature de nos efforts" pour lutter contre le réchauffement climatique, a reconnu Emmanuel Macron ce lundi. Le président de la République a souligné que, comme le Haut-Conseil pour le climat le notait en juin, pour "les 5 ans qui sont devant nous, il faut aller encore deux fois plus vite" dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour satisfaire les objectifs climatiques de la France.

En juin dernier, le Haut-Conseil pour le climat a appelé l'exécutif à "acter l’urgence" et à accélérer la baisse des émissions, qui reste "insuffisante". L’instance indépendante chargée d'évaluer la stratégie du pays en matière de climat juge que la France a été dépassée par les événements climatiques qui l’ont frappée en 2022. Avec sa canicule tardive, l'été 2023 est le 4e plus chaud mesuré en France depuis 1900.

• Vers un abonnement aux trains régionaux illimité ?

Pour faire face à cette situation, Emmanuel Macron souhaite "électrifier les pratiques", et ce, "partout où on utilise du fossile". Il s'est également dit favorable à un abonnement au train illimité par région, comme l'Allemagne a pu le mettre en place. "J'ai demandé au ministre des Transports, de lancer, avec toutes les régions qui sont prêtes à le faire, le même dispositif", a déclaré Emmanuel Macron ce lundi.

Le chef de l'État a par ailleurs affirmé que "le but, c’est d’aller vers le plus de transports collectifs, en particulier dans les zones urbaines". Il doit présenter "dans quelques semaines" la carte des "RER métropolitains" qui seront déployés dans les prochaines années. Certaines métropoles, comme Bordeaux, planchent déjà sur le sujet.

• "Des élèves qui plantent des arbres"

Emmanuel Macron a aussi fixé lundi l'objectif de voir tous les collégiens de France planter un arbre, en commençant dès cette année en classe de sixième.

"Je veux qu'on ait dès la sixième de cette année, qu'on commence à avoir des élèves qui plantent des arbres", a déclaré le chef de l'État.

Il a estimé que ce ne serait pas possible "pour l'intégralité des sixièmes" cette année, mais a souhaité qu'on ait à terme "cette génération où chaque collégien aura planté son arbre", pour "aider" à tenir l'objectif d'un milliard d'arbres plantés en dix ans.

Article original publié sur BFMTV.com

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