Une des jeunes Nigérianes enlevées par Boko Haram libérée

ABUJA (Reuters) - Une des quelque 200 lycéennes nigérianes enlevées en avril par la secte islamiste Boko Haram dans le village de Chibok dans le nord-ouest du Nigeria a été libérée cette semaine, ont annoncé jeudi la police et un proche des filles portées disparues. "Elle a été découverte dans un village; elle était en fuite. Elle est restée dans la brousse pendant environ quatre jours. Elle est toujours sous surveillance médicale", a déclaré ce proche, dont les deux filles ont été kidnappées. Il a refusé de donner son nom. La jeune fille se trouve maintenant à Yola, dans le nord-est du Nigeria. Un porte-parole de la police a dit à la presse à Abuja que la jeune fille de 20 ans avait été retrouvée mercredi. Elle a été "déposée" par des activistes présumés de Boko Haram à Mubi, dans l'Etat d'Adamawa, à une centaine de kilomètres de Chibok, a-t-il dit. "Son état est stable", a-t-il ajouté, sans expliquer la raison de sa libération. Le président nigérian Goodluck Jonathan a été très critiqué au Nigeria et à l'étranger pour la lenteur de sa réaction après l'enlèvement des jeunes filles et pour son incapacité à lutter contre Boko Haram. Les attaques de la secte se poursuivent. Des membres du groupe à moto ont tué au moins 18 personnes mercredi soir lors d'une attaque contre la commune de Shaffa dans le nord-est du pays, ont rapporté des témoins jeudi. Boko Haram s'est emparée de plusieurs localités ces deux derniers mois. L'armée a affirmé mercredi avoir repoussé les attaquants. Elle a indiqué que 135 combattants s'étaient rendus cette semaine. L'armée a aussi affirmé avoir tué un homme qui a représenté Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, dans plusieurs vidéos, et notamment dans l'une où il menaçait de vendre les lycéennes comme esclaves. L'armée avait annoncé l'an dernier qu'Aboubakar Shekau avait peut-être lui-même été tué. Les hommes de Boko Haram avaient emmené avec eux quelque 270 filles et femmes, âgées de 13 à plus de 20 ans, lors de l'attaque de l'établissement scolaire à Chibok. Plus de 50 ont finalement pu s'échapper, mais au moins 200 restent captives, ainsi que des dizaines de filles enlevées précédemment. (Tim Cocks; Danielle Rouquié pour le service français)