Attaque des taliban contre une base aérienne au Pakistan

PESHAWAR, Pakistan (Reuters) - Des taliban ont attaqué vendredi matin une base de l'armée de l'air pakistanaise à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, affirmant avoir fait au moins 29 morts dans les rangs pakistanais. Treize assaillants ont également été tués dans l'attaque contre la base de Badaber, située à une dizaine de kilomètres au sud du centre-ville de Peshawar. Il s'agit de la plus sanglante attaque contre une installation militaire pakistanaise depuis le début de l'année. L'opération démontre également que le mouvement des taliban pakistanais a conservé ses capacités d'action en dépit des mesures prises par le Pakistan en réaction à l'attaque contre une école militaire de Peshawar, où 134 élèves ont été massacrés le 16 décembre dernier. Les victimes de l'attaque de vendredi étaient principalement des civils ou militaires réunis dans une mosquée du complexe pour leurs prières matinales, ainsi qu'un capitaine qui a mené la contre-attaque, a dit le général Asim Bajwa, porte-parole de l'armée. "Les terroristes ont pénétré dans le camp par deux accès. Les affrontements ont commencé immédiatement", a-t-il ajouté. Selon un autre responsable militaire, les membres du commando portaient tous des vestes d'explosifs et étaient armés de grenades RPG, de mortiers et de kalachnikovs. Muhammad Khorasani, porte-parole des taliban, a revendiqué la responsabilité de l'attaque. "Cette base est utilisée par des avions de chasse pour nous bombarder", a-t-il ajouté. L'armée pakistanaise a lancé une vaste offensive contre les positions des taliban à la frontière afghane après le massacre du 16 décembre à Peshawar. Le nombre d'attaques au Pakistan a fortement chuté depuis le lancement de cette offensive, mais les insurgés islamistes sont toujours capables de mener des opérations meurtrières. Le ministre de l'Intérieur de la province du Penjab et 15 autres personnes ont ainsi péri le mois dernier dans un attentat suicide. (Jibran Ahmad avec Katharine Houreld à Islamabad; Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)