Un social-démocrate favori de la présidentielle au Panama

Les Panaméens élisent dimanche leur président au terme d'une campagne dominée par les promesses de lutte contre la corruption et les inégalités du social-démocrate Laurentio "Nito" Cortizo. /Photo prise le 1er mai 2019/REUTERS/Carlos Jasso

PANAMA (Reuters) - Les Panaméens élisent dimanche leur président au terme d'une campagne dominée par les promesses de lutte contre la corruption et les inégalités du social-démocrate Laurentio "Nito" Cortizo.

L'économie nationale, alimentée notamment par le canal, où transite chaque année 270 milliards de dollars de marchandises, connaît l'une des croissances les plus soutenues au monde, ce qui suscite l'intérêt croissant de la Chine.

L'affaire Odebrecht, du nom de l'entreprise de construction brésilienne impliquée dans un vaste scandale de corruption, et celle des Panama Papers sur l'évasion fiscale ont souligné l'importance des inégalités et la nécessité d'assainir la politique.

"Les corrompus et les incompétents volent notre argent et menacent notre avenir", a déclaré Nito Cortizo, lors de son dernier meeting de campagne, mercredi.

L'ancien ministre de l'Agriculture âgé de 66 ans, qui se présente sous les couleurs du Parti révolutionnaire démocratique (PRD), a promis d'approfondir les relations avec la Chine, tout en affichant moins d'empressement que le président sortant.

Juan Carlos Varela, qui ne peut se représenter, s'est attiré les foudres des États-Unis en confiant plusieurs grands projets d'infrastructure à des entreprises chinoises.

La plupart des candidats ont promis de réformer le mode d'attribution des marchés publics. Romulo Roux, membre du parti du Changement démocratique (droite), qui sera l'un des principaux adversaires de Nito Cortizo, propose, lui, de renforcer l'indépendance du pouvoir judiciaire en réformant la Constitution.

"Le sentiment général au Panama est que les puissants peuvent se tirer d'affaire", souligne Olga de Obaldia, représentante locale de Transparency International.

"Nous, Panaméens, devons voir jusqu'où nous voulons aller dans les sanctions pour les personnes et les entreprises lorsqu'il existe des preuves de corruption, afin qu'elles soient punies sans nuire à la compétitivité", a quant à lui averti Severo Sousa, président du Conseil national des entreprises privées.

Les bureaux de vote fermeront à 16h00 (21h00 GMT) et les premiers résultats sont attendus vers 18h00 (23h00 GMT).

(Stefanie Eschenbacher et Elida Moreno, Jean-Philippe Lefief pour le service français)