Un résistant centenaire retrouve le nom de son sauveur 78 ans plus tard

Tarbes : un résistant retrouve le nom de son sauveur 78 ans plus tard - Getty Images/iStockphoto

Âgé de plus de cent ans, l’ancien résistant Jean Baqué a retrouvé le nom de l’homme qui lui a sauvé la vie en 1943 alors qu’un soldat allemand lui avait tiré une balle dans le dos. Surnommé “l’Espagnol”, son bienfaiteur ne lui avait pas donné sa véritable identité.

Certaines belles histoires mettent du temps à se conclure. C’est le cas de celle de Jean Baqué et de l’homme qui lui a sauvé la vie en 1943 alors qu’il venait d’échapper aux mains de la Gestapo. Surnommé “l’Espagnol”, ce sympathisant de la Résistance lui avait ouvert sa porte et avait appelé un médecin pour qu’il lui retire la balle qu’un soldat allemand lui avait tirée dans le dos, rapporte France Bleu. Mais l’homme ne lui avait pas donné son nom par mesure de sécurité et il n’avait pas pu le remercier après la fin de la guerre.

Soixante-dix-huit ans plus tard, l’ancien résistant a décidé de revoir les endroits qui ont marqué sa vie, notamment pour les montrer à sa famille. Il s’est donc rendu au château de Saint-Aunis à Vic-en-Bigorre, près de Tarbes, où l’avait accueilli “l’Espagnol”. Sur place, il a rencontré le propriétaire des lieux qui lui a révélé l’identité de son sauveur : Louis Otin. Jean Baqué a ainsi pu se rendre sur sa tombe ainsi qu’à l’endroit où il a été fusillé en 1944.

Une rencontre salvatrice

L’histoire qui lie les deux hommes commence en 1943, à Tarbes. Impliqué dans la Résistance, Jean Baqué a été capturé par une milice pro-Vichy et livré à la Gestapo locale. L’homme parvient tout de même à s'échapper mais un soldat allemand lui tire une balle dans le dos au moment de sa fuite. Blessé de manière superficielle, il traverse une cour derrière la gare de Tarbes et trouve un vélo sur lequel il roule jusqu’à la demeure de “l’Espagnol”, un sympathisant dont il ne connaît pas le vrai nom.

Le mystérieux inconnu lui ouvre sa porte et fait venir une médecin de la résistance pour qu’il lui retire sa balle et le soigne. Une fois remis de sa blessure, Jean Baqué reprend son vélo et roule plus de cent kilomètres jusqu’à Larcan, où il retrouve sa famille. Mais si l’Espagnol a accordé son aide au résistant, il refuse de lui donner son nom. Il sait que les techniques de torture de la Gestapo et des soldats nazis sont terribles et l’homme craint d’être dénoncé si son protégé est arrêté. Il sera malgré tout fusillé en 1944, sans que Jean Baqué ne puisse le remercier. C’est désormais chose faite, par la pensée.

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