Un rapport de HRW dénonce les exactions des insurgés en Syrie

BEYROUTH (Reuters) - L'insurrection en Syrie procède à des attaques sans discernement qui ont tué et mutilé des civils en violation des lois de la guerre, estime l'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch dans un rapport publié lundi. Le rapport, qui couvre la période entre janvier 2012 et avril 2014 dans les secteurs de Damas et Homs, demande au Conseil de sécurité de l'Onu de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie et d'imposer un embargo sur les armes aux forces impliquées dans des violations systématiques des droits de l'homme, quel que soit le camp pour lequel elles se battent. Les groupes armés, estime le rapport, ne peuvent se prévaloir des violations par les forces gouvernementales et leurs milices alliées pour justifier leur propre violence. "En Syrie, les groupes rebelles imitent la cruauté des forces gouvernementales avec des conséquences dévastatrices pour les civils", commente Nadim Houry, directeur adjoint de HWR pour le Proche-Orient. Un certain nombre d'attentats sont revendiqués par le Front Al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, ou par l'Etat islamique (EI), mais il apparaît que l'Armée syrienne libre (ASL) et d'autres groupes rebelles moins fondamentalistes mènent eux aussi des attentats dans des secteurs où se trouvent des civils, lit-on dans le rapport de HRW. L'ASL sert de "marque" parapluie à une kyrielle de groupes rebelles qui opèrent souvent indépendamment les uns des autres. Certains de ces groupes ont même reçu le soutien des adversaires, arabes et occidentaux, du président syrien Bachar al Assad. Le rapport précise notamment le cas de 17 attentats à la voiture piégée et autres explosions survenus dans la campagne autour de Damas, dans le centre de Damas et dans divers endroits à Homs. Un grand nombre de ces zones ont une population importante de minorités religieuses notamment chrétienne, alaouite, chiite et druze, considérées par les insurgés musulmans sunnites comme soutenant Bachar al Assad. (Sylvia Westall, Danielle Rouquié pour le service français)