Des clous et des bombonnes de gaz dans la bombe de Bruxelles

BRUXELLES (Reuters) - L'homme abattu mardi soir par des soldats belges dans la gare de Bruxelles-Central avait dans sa valise une bombe contenant des clous et des bombonnes de gaz, a annoncé mercredi le porte-parole du bureau du procureur fédéral, Eric Van der Sypt. Âgé de 36 ans, O.Z., comme l'a désigné le magistrat, était de nationalité marocaine. Il n'était pas connu des services de police pour sa proximité avec la mouvance djihadiste et ne portait pas de ceinture d'explosifs, comme certains médias l'avaient rapporté mardi soir, a-t-il ajouté. L'homme vivait à Molenbeek, un quartier de Bruxelles parfois présenté comme un vivier d'islamistes radicaux, d'où provenaient plusieurs membres des commandos qui ont attaqué Paris et Saint-Denis en novembre 2015. Son domicile a été perquisitionné dans la nuit, a indiqué Eric Van der Sypt. Selon des médias belges, il s'agirait d'Oussama Zariouh, connu de la police pour son implication dans une affaire de drogue. La chaîne publique de télévision néerlandophone VRT rapporte que les policiers ont retrouvé du matériel permettant de fabriquer une bombe à son domicile. Un journaliste de CNN affirme de son côté avoir reçu des informations selon lesquelles l'individu était un sympathisant du groupe Etat islamique. Aucune revendication n'a pour l'heure été transmise. Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre Charles Michel, a souligné qu'un attentat de grande ampleur avait sans doute été évité. Il a salué les militaires qui "ont réagi avec beaucoup de sang-froid à une situation potentiellement dangereuse" et félicité le personnel des transports public pour leur "professionnalisme". "NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS INTIMIDER", DIT MICHEL Dans un communiqué, le parquet précise que le suspect était entré à 20h39 (18h39 GMT) dans la gare centrale de Bruxelles où il s'est joint à un groupe de passagers dans l'un des couloirs souterrains du bâtiment. Cinq minutes plus tard, il s'est saisi de son bagage, déclenchant une explosion de faible ampleur. "L'individu est alors parti à la recherche d'un chef de gare. Entre-temps, le valise a explosé une seconde fois. L'individu a ensuite voulu attaquer un militaire au cri de Allah Akbar. Le militaire a abattu son assaillant qui a succombé à ses blessures", a déclaré Eric Van der Sypt. Bruxelles a été la cible d'attentats-suicides à l'aéroport et dans une station de métro en mars 2016. La capitale belge a aussi été le point de départ des commandos islamistes qui ont frappé à Paris en novembre 2015. "C'est une fois encore la conviction que nous faisons face en Europe, pas seulement en Belgique, à une menace terroriste", a souligné Charles Michel. "Nous ne nous laisserons pas intimider par le terrorisme. Nous défendrons toujours les valeurs de la liberté et de la démocratie", a-t-il dit. Les autorités belges n'ont cependant pas identifié d'autre menace imminente et le niveau d'alerte n'a pas été modifié, à un cran en-dessous du niveau maximal. (Francesco Guarascio et Philip Blenkinsop, avec Alastair Macdonald, Robert-Jan Bartunek et Jan Strupczewski; Benoît Van Overstraeten et Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)