Un "Gilet jaune" imagine la guillotine pour Macron, ire du gouvernement

PARIS (Reuters) - L'un des "Gilets jaunes" les plus actifs dans les médias, le controversé Christophe Chalençon, s'est attiré vendredi les foudres du gouvernement en affirmant que des "paramilitaires" étaient prêts à renverser le pouvoir et en laissant planer la menace de la guillotine pour Emmanuel Macron.

"On a des gens, des paramilitaires, qui sont prêts à intervenir parce qu'ils veulent aussi faire tomber le pouvoir", a-t-il notamment déclaré lors d'une interview diffusée jeudi par la chaîne de télévision italienne LA7.

Le ministre du Logement, Julien Denormandie, a dénoncé vendredi des propos "insupportables".

"Ce sont des personnes qui n'ont aucun respect de la démocratie, aucun respect de la République, qui appellent à l'insurrection, qui menacent le président de la République, sa femme également", a réagi ce proche d'Emmanuel Macron sur CNEWS.

Selon lui, les déclarations de Christophe Chalençon méritent des "suites judiciaires".

"C'est une comédie à l'italienne ou juste un nouveau délire personnel ?", a pour sa part écrit le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, sur Twitter.

En décembre, Christophe Chalençon avait déclenché une polémique du même ordre en réclamant la démission du chef de l'Etat et son remplacement par un "homme de poigne" comme le général Pierre de Villiers, ex-chef d'État-Major des armées.

C'est également lui qui a rencontré, avec une poignée d'autres "Gilets jaunes", le vice-président du Conseil italien et chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S), Luigi Di Maio, au début du mois de février.

Ce rendez-vous, qui s'est ajouté à d'autres anicroches, est à l'origine d'une crise diplomatique sans précédent dans l'histoire récente entre l'Italie et la France, qui a momentanément rappelé son ambassadeur à Rome.

Dans son l'interview à LA7, filmée semble-t-il en caméra cachée, Christophe Chalençon imagine une aggravation de la crise des "Gilets jaunes" dans une France "à la limite de la guerre civile".

"S'ils me mettent une balle dans la tête (...) Macron est passé à la guillotine", dit-il. "Aujourd'hui, on est arrivés à un tel point de confrontation que s'ils m'abattent, il est mort aussi parce que le peuple rentre dans l'Elysée et il démonte tout, lui, sa femme et toute la clique."

Ces dernières semaines, la mobilisation des "Gilets jaune" a eu tendance à décliner, selon les chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur après les manifestations hebdomadaires du samedi.

Le dernier épisode, le 9 février, a réuni 51.400 personnes. Ils étaient près de 300.000 lors du premier samedi de manifestations, le 17 novembre.

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)